Oct 02

Le Comité d’initiative 66 du Mouvement pour la VI° République sur les rails

Communiqué de presse annonçant le lancement du Comité d’initiative 66 du Mouvement pour la VI° République.

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Le Comité d’initiative du Mouvement pour la VI° République s’est constitué dans les Pyrénées-Orientales. Le Mouvement pour la VI° République a été lancé nationalement par Jean-Luc Mélenchon en août 2014 à l’occasion du Remue-Méninges du Parti de Gauche. Les Pyrénées-Orientales seront donc un des premiers départements à se doter de cet outil politique.

La V° République, agonisante, ne répond plus aux attentes des citoyens. L’urgence démocratique est telle que tout converge vers la nécessité d’une VI°  République. Cela passe par l’élection d’une assemblée constituante : la démarche sera de fonder avec les citoyens la VI° République. Une République qui sera débarrassée de la monarchie présidentielle et qui attribuera de nouveaux droits personnels, écologiques et sociaux dont notre pays a besoin.

Le Comité d’initiative 66 du Mouvement pour la VI° République s’adresse à toutes les personnes persuadées de l’urgence à élaborer la Constitution d’une VI° République. Il les invite à le rejoindre afin de contribuer à la réflexion commune.

Le Comité d’initiative 66 du Mouvement pour la VI° République multipliera à cet effet les actions de sensibilisation. Une première conférence/débat aura lieu jeudi 16 octobre 2014 à Perpignan.

 

Francis DASPE

Animateur du Comité d’initiative 66 du Mouvement pour la VI° République

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Sep 28

Externaliser le temps scolaire pour dynamiter l’Ecole publique

Communiqué de Francis DASPE, président de la Commission nationale Education du Parti de Gauche, portant sur les questions d’éducation.

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La réforme des rythmes scolaires de Vincent Peillon visait à territorialiser l’éducation nationale, avec les germes d’une confusion aux effets redoutables entre temps scolaire et activités périscolaires. La nouvelle ministre Najat Vallaud-Belkacem vient d’apporter une preuve de la logique mortifère ainsi introduite.

Elle a ainsi adressé, par l’intermédiaire des recteurs, des courriers aux maires leur annonçant qu’ils auraient à prendre en charge au travers des activités périscolaires quatre demi-journées du temps scolaire afin de libérer les enseignants pour des réunions de concertation.  Le glissement du temps périscolaire sur le temps scolaire est donc désormais établi. Les activités périscolaires sont propulsées dans le temps éducatif, bientôt ce seront des activités scolaires qui seront rejetées dans le périscolaire par externalisation.

Comble du cynisme, cette demande de la Ministre intervient pour permettre aux enseignants de se réunir… sur le socle commun, l’outil même d’une conception minimaliste, utilitariste et segmentée des savoirs ! Sachant que les activités périscolaires sont potentiellement payantes, les parents devront-ils bientôt payer pour mettre leurs enfants à l’école sur le temps scolaire ?

Cette privatisation rampante de l’école publique est scandaleuse et inacceptable. Elle résulte malheureusement d’une logique que la Parti de Gauche avait dénoncée, celle générée par la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’Ecole de la République du 8 juillet 2013 et le décret du 24 janvier 2014 portant sur la réforme des rythmes scolaires. La mauvaise surprise n’existe que pour ceux qui avaient crû à la promesse de « la priorité donnée à l’éducation »…

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Sep 28

Retraites, mensonges et VI° République

Communiqué du PG 66 soutenant la manifestation des retraités mardi 30 septembre à Perpignan et faisant le lien avec la nécessité d’une VI° République.

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Il avait dit qu’il n’avait pas été élu Président de la République pour réformer les retraites. Par la loi du 10novembre 2010, il a fait une réforme injuste repoussant l’âge de départ à la retraite et allongeant la durée de cotisation.

Il avait dit que lui Président de la République il reviendrait sur la réforme précédente et en abrogerait les dispositions les plus contestées. Pourtant, par la loi du 20 janvier 2014, il a aggravé les conditions de départ à la retraite pour la majorité des Français.

Le premier, c’était Nicolas Sarkozy. Le second c’est François Hollande. La question des retraites croise les urgences politiques du moment présent. D’une part, procéder à un autre partage des richesses, d’autre part changer les règles du jeu.

Avec une VI° République, de tels mensonges et reniements de la parole publique ne pourraient se faire sans révocation de dirigeants. Ceux-ci se croient à l’abri de toute sanction populaire dans cette monarchie présidentielle qu’est la V° République.

Le PG 66 apporte son soutien aux manifestations des retraités qui auront lieu mardi 30 septembre. L’enjeu est clair : la défense du pouvoir d’achat rogné par une succession de contre-réformes des retraites iniques faite pour le seul intérêt des oligarchies qui mettent en couple réglée une V° république agonisante.

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Sep 24

Le socle commun ou comment rabougrir l’Ecole de la République

Communiqué de presse de Francis Daspe, président de la commission nationale Education du Parti de Gauche.

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L’ancien ministre de l’Education nationale Vincent Peillon avait promis de revisiter de fond en comble les programmes avec la mise en place d’un Conseil National des programmes. La nouvelle locataire de la rue de Grenelle Najat Valaud Belkacem annonçait lundi 22 septembre le lancement d’une « consultation nationale sur le socle commun de compétences, de connaissance et de culture ».

Une fois encore, le socle commun, vision minimaliste et utilitariste des savoirs, est utilisé pour tenter d’enterrer la notion même de programmes nationaux. Pour la ministre, la priorité est donc de prolonger le SMIC éducatif introduit en 2005 par François Fillon.

En écartant les savoirs disciplinaires au profit des « compétences », Najat Vallaud Belkacem poursuit le sinistre dessein libéral d’une école à plusieurs vitesses : le socle d’un côté pour la majorité, les programmes de l’autre pour une supposée élite. Avec en prime, le mépris des qualifications disciplinaires et de  l’identité professionnelle des enseignants.

Qui ne voit pas que la ministre aligne l’Ecole publique sur les desiderata du MEDEF qui cherche des individus employables à défaut d’être qualifiés ? Et comme avec la réforme des rythmes scolaires, c’est le secteur privé qui va une fois de plus profiter de l’aubaine.

A l’Ecole aussi, le changement, « c’est pas facile » comme aurait dit l’autre…

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Sep 24

Les instances dirigeantes du PG 66

A l’occasion de sa rentrée politique, le Parti de Gauche 66, membre du Front de Gauche, a procédé au renouvellement de ses instances départementales.

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Raoul JENNAR et Danielle BENQUET occupent les fonctions de co-secrétaires départementaux.

Les trois comités locaux que compte le PG 66 possèdent de nouveaux responsables. Chantal DUBON et Dominique GUERIN sont les co-secrétaires du comité du Vallespir, tandis que Francis DASPE et Raoul JENNAR sont chargés d’animer respectivement les comités de Perpignan et du Conflent.

Cette organisation s’inscrit dans une double logique. D’abord dans le prolongement de la campagne activement menée lors des Européennes de mai dernier qui avait permis à Jean-Luc Mélenchon d’augmenter par rapport aux Européennes de 2009 ses scores aussi bien dans l’ensemble du département qu’à Perpignan, et aux Pyrénées-Orientales de figurer dans le peloton de tête parmi les 18 départements de la grande circonscription Sud-Ouest. Ensuite dans l’esprit des orientations stratégiques et des nouvelles modalités de fonctionnement définies nationalement par le PG lors du Remue-Méninges de fin août avec notamment le lancement du mouvement pour la VI° République.

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Sep 14

La Poste ou comment on assassine les Services Publics

Communiqué du Parti de Gauche 66.

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Le Parti de Gauche 66 apporte son soutien aux personnels de La Poste des Pyrénées-Orientales qui se réunissent ce lundi 15 septembre 2014 à Thuir. La gravité de la situation vécue par les salariés s’explique par la politique systématique de démantèlement d’un Service Public menée à l’échelle à la fois nationale et européenne.

La solution passe bien évidemment d’abord par la lutte sociale : c’est l’affaire des syndicats en qui le PG 66 a toute confiance dans leur capacité de mobilisation. Mais elle est aussi politique : elle nécessite un changement du cadre institutionnel, c’est-à-dire une VI° République qui redonne le pouvoir au peuple.

Dans une VI° République, une véritable démocratie sociale dans l’entreprise permettra que les justes revendications des salariés soient entendues.

Dans une VI° République, une mobilisation populaire comme à l’occasion de la votation citoyenne du 3 octobre 2009 (10 000 lieux de vote sur tout le territoire, 2 millions de votants qui avaient dit « La Poste est à nous !)) aura force de loi.

Dans une VI° République, les responsables politiques auront au nom de l’intérêt général le devoir de désobéir aux directives européennes qui poussent à la privatisation.

Dans une VI° République, les Services Publics seront déclarés dans la nouvelle Constitution « propriété du peuple » et « biens inaliénables ».

Vite, une VI° République ! En attendant, soutien sans réserve aux luttes sociales comme à La Poste ! Pour résister efficacement, tenons les deux bouts.

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Sep 13

Ni GMT, ni poulet à la javel !

Communiqué de presse du Parti de Gauche Perpignan dans le cadre de sa campagne d’action contre le Grand Marché Transatlantique (GMT).

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Le Parti de Gauche Perpignan, membre du Front de Gauche, lance une campagne d’action contre le Grand Marché Transatlantique (GMT ou TAFTA en anglais).

Ce traité de libre-échange, négocié dans la plus grande opacité entre la Commission Européenne et les Etats-Unis, vise à marchandiser le maximum d’activités économiques et humaines. La finalité est de les livrer aux appétits voraces des grandes firmes transnationales.

C’est aussi  une arme de destruction massive de la souveraineté des peuples. L’objectif est d’enlever aux Etats le pouvoir de décider des normes sociales, alimentaires, sanitaires, environnementales et techniques.

Le Parti de Gauche Perpignan a débuté un travail d’éducation populaire afin de montrer quelques-unes des conséquences concrètes. Il a recouvert les panneaux de libre expression de Perpignan d’affiches. Celles-ci refusent que les poulets lavés à l’eau de javel aux Etats-Unis puissent être vendus chez nous. En effet, les normes  sanitaires françaises et européennes sont dans le collimateur des Etats-Unis qui les considèrent comme « des entraves non tarifaires au développement du commerce » !

Le combat doit redoubler d’intensité : il est encore temps d’empêcher que ce traité soit adopté. Pour le PG Perpignan, ni GMT, ni poulet à la javel !

 

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Sep 11

Jaurès ou la nécessité de la VIe République

La Ve République est parvenue à sa date de péremption

 

6° RépubliqueTribune parue dans L’Humanité le 11 septembre 2014

 

Francis Daspe, Secrétaire général de l’Association pour la gauche républicaine et sociale-Prométhée

Il y a 100 ans, Jean Jaurès était assassiné. Cet événement nous invite à nous interroger sur le rapport à la République. Il y eut un avant et un après. En 1914, nombreux étaient les Français à s’opposer encore à l’idée même de République : l’affaire Dreyfus moins de vingt ans auparavant montrait qu’elle n’était que la « gueuse » à abattre. En 1919, un consensus semble alors se dessiner dans l’acceptation du régime républicain. Jean Jaurès fut, à son corps défendant, un des ciments de cette évolution. Sa mort était en quelque sorte la condition préalable au fait que l’armée accepte la République. Celle-ci pouvait amener la France à la victoire militaire, ce dont l’armée et les forces antirépublicaines doutaient fortement. Ce ralliement supplémentaire s’effectua de facto par une sorte de danse sur le corps de Jaurès.

Fallait-il que le sacrifice expiatoire de Jaurès se réalisât pour que le triomphe de l’idée République puisse prendre forme ? On peut en douter en examinant les ralliements des forces antirépublicaines animées par l’opportunisme (…) Pour preuves : le 6 février 1934, la défaite militaire en juin 1940… Le ralliement décisif à la République fut en 1958 la synthèse gaulliste : la forme retenue en sera la monarchie républicaine de la Ve République.

Les enseignements de Jean Jaurès retrouvent toute leur actualité. La République se caractérise en effet par une constante contradiction : en même temps qu’elle s’impose avec la force d’une évidence, elle est perpétuellement et insidieusement vidée de sa substance par ses adversaires qui ne désarment pas. C’est en cela que la séquence ouverte par la synthèse gaulliste est clairement terminée. La Ve République est parvenue à sa date de péremption. Elle se décompose sous les coups des différentes oligarchies qui en sapent par esprit de caste et méconnaissance de l’intérêt général les bases. La droite de plus en plus décomplexée reprend les mots des antirépublicains des siècles écoulés.

L’œuvre jaurésienne, contre toutes les formes d’aliénations, fondée sur l’émancipation « prométhéenne », offre l’aspect d’une synthèse, propulsive celle-ci, entre l’exigence républicaine et l’ambition de transformation sociale. La VIe République devra pareillement combiner les valeurs universalistes de la Révolution française et l’humanisme des combats ouvriers des siècles suivants. Les deux sont puissamment remis en cause, et pas seulement par la droite « buissonienne » la plus réactionnaire, mais aussi par d’autres au nom d’une insaisissable adaptation à la modernité jamais interrogée au crible du progrès humain.

Ne pas s’engager résolument dans la voie d’une VIe République équivaudrait à perpétuer un nouvel assassinat de Jaurès.

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Sep 10

Pour le PG 66, plus que jamais, « Place au peuple ! »

Communiqué du PG 66 suite à sa conférence de presse de mardi 9 septembre 2014.

6° République

L’accentuation de la crise de régime qui frappe la France oblige à redonner en toute occasion le pouvoir au peuple. L’objectif a désormais changé de nature. Rassembler la gauche n’est plus suffisant : l’objectif est donc de fédérer le peuple. Seule une mobilisation d’envergure sera en capacité de modifier le rapport de force. En effet le système a peur du peuple, pas de la gauche déconnectée de toute dynamique populaire. La confirmation et l’accentuation de la ligne sociale-libérale par le gouvernement Valls 2 a au moins le mérite de clarifier les données politiques : la stratégie de l’autonomie conquérante du Parti de Gauche est la seule voie praticable.

Le PG 66, membre du Front de Gauche, va décliner localement ses thématiques et entreprendre un certains nombre d’actions militantes. La campagne contre le Grand Marché Transatlantique (GMT) aura pour enjeu le respect de la souveraineté populaire et de susciter la réaction des élus locaux. L’écosocialisme permettra d’articuler les impératifs de partage des richesses et la préservation de l’écosystème. Le combat contre la réforme des collectivités territoriales visera à préserver la vitalité de la démocratie de proximité. La question du pouvoir d’achat restera au centre des préoccupations avec une campagne contre l’injuste augmentation de la TVA.

Mais rien ne sera durable sans un changement du cadre institutionnel. La V° République, véritable monarchie présidentielle, constitue un verrou à l’expression et à la satisfaction des justes revendications du peuple. Le PG 66 estime la mise en place d’une  VI° République à la fois comme un préalable, une nécessité, une évidence et une urgence.

Le PG 66, membre du Front de Gauche, lance à cet effet un mouvement pour la VI° République. Par le processus constituant et les initiatives qui en résulteront, l’occasion sera donné de faire enfin « place au peuple ! »

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Sep 08

Tirer les bons enseignements pour user des bons leviers

Tribune parue sur Mediapart lundi 8 septembre 2014.

Francis DASPE est secrétaire général de l’AGAUREPS-Prométhée (Association pour la gauche républicaine et sociale – Prométhée). Il est aussi co-auteur livre « Hollande la République pour cible », éditions Bruno Leprince, avril 2014.

 

Le Conseil constitutionnel a censuré le 6 août une mesure contenue dans l’article 1 de la loi de financement rectificative de la sécurité sociale (LFRSS) pour 2014. Ces dispositions s’inscrivaient dans le cadre du pacte de responsabilité. L’argument avancé pour justifier le caractère anticonstitutionnel de l’article incriminé est celui du principe d’’égalité : « en réservant la réduction dégressive de cotisations sociales aux seuls salariés dont la rémunération est inférieure à 1,3 le smic, alors que ces salariés continueront de jouir d’un niveau de prestations sociales inchangé, le législateur méconnait le principe d’égalité devant la loi ».

Les considérants formulés par le Conseil constitutionnel sont d’une très grande importance. Certes la mise en avant du thème de l’égalité, sans que l’on se soit donné la peine d’approfondir la réflexion, a agit à l’égal d’un contrefeu : les enjeux réels ont été occultés. Et ce d’autant plus que l’égalité excipée par les sages était quelque peu à géométrie variable  puisque les allègements de cotisations patronales ont eux été validés et qu’ils semblaient écarter toute idée d’une quelconque progressivité des cotisations sociales…

 

Nonobstant ces remarques qui pourraient à elles seules faire l’objet d’un débat à part entière, les deux principes fondamentaux de la Sécurité sociale étaient en creux opportunément rappelés : l’obligation et l’universalité. Chacun s’acquitte des cotisations, nul ne peut en être exempté. Toute personne en bonne santé ou qui pense l’être au cours des années à venir ne peut faire le choix, y compris à ses propres dépens, de se mettre hors du système de solidarité. Il n’est pas possible de risquer une solution individuelle au détriment du régime collectif. En échange, il y a universalité des prestations sociales : celles-ci s’appliquent à tous sans condition de ressources.

La viabilité et la pérennité de la protection sociale sont liées au respect de ces principes d’obligation et d’universalité. C’est à ces conditions par exemple que les riches ne peuvent pas décider de créer un système distinct et concurrent de protection sociale, en d’autres termes de procéder à sa privatisation plus ou moins partielle. La mesure d’allègement des cotisations sociales peut à échéance déstabiliser le fonctionnement et le financement de la sécurité sociale. Il s’agit bien d’une vraie fausse bonne solution. Autant de raison qui justifient le bien fondé de la décision du Conseil constitutionnel.

 

La mesure signalait en outre une succession de contresens fâcheux en ce qui concerne la politique économique du gouvernement. Elle avait été présentée comme un moyen de donner du pouvoir d’achat aux catégories les plus modestes. Cette urgence sociale ne passe pas par le levier des cotisations sociales : c’est d’abord l’affaire de l’augmentation des salaires, ensuite de la garantie des revenus de transfert dans le cadre de la protection sociale. Or pour ces derniers c’est tout le contraire qui se serait produit : l’assèchement du financement de la sécurité sociale ne peut être in fine compensé que par la diminution des prestations fournies. La multiplication au cours des dernières années des franchises, déremboursements et autres forfaits le prouve. Et ce sont les moins fortunés qui le ressentent de la manière la plus douloureuse.

Il s’agissait également, nous assurait-on, de favoriser la création d’emplois. Erreur d’appréciation une fois de plus : ce n’est pas l’objet des cotisations, mais cela passe par une politique de la demande, et non pas de l’offre comme le font malheureusement ceux qui pestent contre le prétendu coût du travail et clament aimer l’entreprise. L’ultime argument pour nous vendre la mesure consistait à affirmer que cela contribuerait à un meilleur partage des richesses, en équilibrant un pacte de responsabilité fait sur mesure pour le Medef. Encore une fois, contresens fort dommageable. L’outil pour une redistribution des richesses est l’impôt progressif. Pas les taxes ou les cotisations proportionnelles : l’augmentation de la TVA au début de l’année accroit les écarts de richesses. On ne peut dans ces conditions que déplorer l’instrumentalisation grossière faite par les gouvernements Ayrault puis Valls d’un supposé ras-le-bol fiscal » pour réduire la part des impôts progressifs pour le seul bénéfice des nantis.

 

La seule condition pour user des bons leviers en vue de mener une politique économique conforme aux idéaux d’égalité et de redistribution nécessite que l’on tire les bons enseignements de la décision du Conseil constitutionnel. Auquel cas les erreurs du gouvernement apparaissent de manière cruelle : confusions entre cotisation et impôt, contresens multiples d’orientation économique. Car en filigrane se dessine l’origine d’une des erreurs commises par les libéraux de tous les bords. Pour eux une cotisation sociale n’est qu’une charge sociale à éradiquer dans le cadre de la politique de l’offre, de la baisse du coût du travail et de la lutte contre les déficits. Ils sont dans la croyance que supprimer des charges apporte nécessairement des solutions aux problèmes. Ce n’est pas la panacée. Ces politiques s’avèrent au contraire inefficaces. C’est la preuve qu’il ne s’agit pas de charges, mais bien de cotisations, c’est-à-dire d’une part socialisé du salaire au nom de l’intérêt général. En effet, supprimer des cotisations crée davantage de problèmes. On ne peut pas utiliser le levier des cotisations à contre-emploi, comme le suggérait le gouvernement.

Par cet exemple, on a bien là un résumé éclairant des impasses dans lesquelles le gouvernement Valls s’engage résolument. C’est l’édifice même du pacte de responsabilité qui s’écroule du point de vue des valeurs de gauche. Car la cohérence interne de ce pacte voulu par le Président de la République est clairement de droite.

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