Sep 06

Haute école d’art de Perpignan : dans une VI° République, on écouterait les professionnels et les usagers…

Communiqué du PG 66 en faveur de la Haute Ecole des arts de Perpignan

PG membre du FdG

 

Le Parti de Gauche de Perpignan approuve et soutient l’action des enseignants et élèves de la Haute Ecole d’Art de Perpignan contre les nouvelles menaces de fermeture de la première année.

Pourtant, il n’est pas loin le temps où cette école était considérée comme « porteuse d’un projet ambitieux et novateur grâce à un partenariat avec l’université ». Pourtant, il n’est pas loin le temps où  l’on félicitait cette Haute école pour « sa prise en compte d’objectifs de formation professionnelle » !

Mais aujourd’hui, la Municipalité veut à nouveau fermer l’école (c’est ce qui arrivera si la première année ferme) alléguant des raisons budgétaires et d’effectifs.

Il serait plus judicieux que, au lieu d’organiser cette fermeture par des arguments faussement « objectifs », M. le Maire écoute les usagers de l’école : des pistes existent, elles méritent d’être exploitées.

Encore une preuve qu’il est nécessaire que le peuple prenne en main son avenir qu’il soit économique ou culturel.

Une urgence : la VI° République !

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Sep 04

De l’éducation nationale à l’éducation régionale : le venin de la territorialisation

Communiqué de Francis DASPE sur les questions d’éducation.

 

Ecole Peuple

Avec sa réforme territoriale, François Hollande a engagé la déconstruction du bien commun : l’éducation nationale se prépare à devenir l’éducation régionale.

François Bonneau affirmait ainsi hier au nom de l’ARF que « la plupart des Régions aujourd’hui sont dans l’état d’esprit de travailler sur une chaîne complète de l’éducation à partir du primaire ». Les barons locaux souhaitent désormais récupérer tous les domaines éducatifs et notamment « accompagner l’innovation pédagogique » autour de contrats tripartites pour les instances de « gouvernance de l’Education Nationale ».

Ce serait le triomphe des adeptes du lamentable « Qui paie décide », désormais importé à l’Ecole par la réforme territoriale : ce serait un coup fatal aux missions de l’Ecole de la République une et indivisible.

Non seulement l’éducation doit être retirée des mains de tous les vautours qui lui tournent autour : financiers, patronat, religieux, clients et consommateurs ; mais il faut désormais aussi en éloigner ces apprentis sorciers qui nous dirigent !

Il est hors de question de subir une réforme territoriale bidouillée sur un coin de table pour servir les intérêts de la caste et qui frappe le principe d’égalité jusque dans l’Ecole. C’est au peuple de décider de l’avenir de son pays et de l’éducation de ses enfants. Vite, la constituante !

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Sep 03

Mensonge et négociation secrète

GMT/TAFTA :nonP1120630 amendable

Le GMT/TAFTA : pas amendable !

Le texte du mandat européen adopté par les gouvernements de l’UE doit être lu soigneusement. Car il dément lui-même les affirmations fausses destinées à rassurer. Il faut lire avec une attention toute particulière l’article 43 de ce mandat, comme on le verra ci-dessous.

Secrets et mensonges
Le projet de partenariat transatlantique UE-USA concerne en fait, au nom du libre-échange, des négociations internationales qui se déroulent dans la plus totale opacité parce qu’elles dissimulent des choix de société dont les peuples sont tenus à l’écart. Par la diplomatie dite commerciale, on remet en question la démocratie.
Le mandat de négociation du GMT/TAFTA fut élaboré et adopté (en juin 2013) dans le plus grand secret et les ministres PS et EELV du gouvernement français furent totalement complices de ce secret.
Ce mandat n’a toujours pas été rendu public, ni par le gouvernement français, ni par la Commission européenne. Il est connu parce que le document original, en anglais uniquement, a été divulgué par des gens qui ont un autre sens de la démocratie que ceux qui nous dirigent.
Mais le secret permet le mensonge. Secret et mensonge sont devenus des méthodes de gouvernement qui contribuent à pervertir le débat démocratique. Des méthodes pratiquées aussi bien par la droite décomplexée hier que par la droite complexée aujourd’hui.
Et c’est bien de mensonge dont il s’agit lorsqu’on lit les éléments de langage fournis par le PS à ses élus qui sont amenés à répondre aux questions des citoyens et des collectifs créés pour combattre ce projet.
Le mensonge consiste à faire croire que certaines matières ont été exclues du champ de la négociation et que toutes les garanties figurent dans le mandat de négociation pour éviter l’inacceptable en ce qui concerne d’autres matières.
Les élus PS affirment que la défense, les services audiovisuels et la culture ont été exclus du champ de la négociation grâce à l’intervention du gouvernement français.
Premier mensonge du PS: la défense n’a jamais fait l’objet du mandat de négociation puisque en vertu de l’article XX du GATT (intégré dans les accords de l’OMC sous la dénomination de GATT 1994), les industries d’armement et les questions de défense d’une manière générale sont exclues du champ d’application de ce genre de traités, ce qui est rappelé à l’article 12 du mandat de négociation. Le gouvernement français s’attribue des mérites qu’il n’a pas.
Deuxième mensonge du PS : seul l’audiovisuel (art. 21 du mandat de négociation) est exclu du champ d’application de l’accord et il l’est provisoirement en vertu de l’art. 42 du mandat qui permet à la Commission européenne d’introduire ultérieurement devant le Conseil des ministres tout sujet n’ayant pas fait l’objet du mandat ; quant aux théâtres, aux opéras, aux bibliothèques, aux musées, aux archives, ils tombent bien sous le coup de l’accord. On ne peut donc pas affirmer que la culture est extraite de la négociation.
Les élus PS affirment « il ne s’agit nullement de s’aligner sur le moins-disant américain ». Or, ils savent très bien que depuis la création de l’OMC, c’est pourtant la logique nouvelle des accords de libre-échange : pousser à la recherche du plus petit dénominateur commun en matière de normes et de réglementations. Ils le savent d’autant mieux qu’ils ont déjà ratifié de tels accords.
Ils affirment « il n’est pas question d’appliquer les normes environnementales ou agricoles américaines en France ». Mais le mandat de négociation européen, approuvé par la France de Hollande, exige (article 25, § consacré aux mesures sanitaires et phytosanitaires) que « les mesures de chaque côté se fondent sur la science et sur les normes internationales d’évaluation scientifique des risques ». C’est précisément l’argument américain qu’on retrouve dans le mandat européen : il faut des preuves scientifiques pour imposer des interdictions en matière sanitaire ou phytosanitaire (or, les USA considèrent qu’il n’y a pas de justification scientifique pour interdire les OGM, le bœuf aux hormones, le poulet chloré, le porc à la ractopamine…).
Les élus PS alignent une longue liste « d’exigences qui conditionneront leur vote » :
« – la non-introduction d’un mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et Etats qui permettrait à une entreprise étrangère de contourner les juridictions nationales pour attaquer un pays devant une Cour internationale d’arbitrage si elle estime qu’une loi a lésé ses intérêts. Les multinationales ne doivent pas obtenir plus de garanties que les politiques publiques !
– la non remise en cause de nos choix de société en matière d’éthique, de droit du travail, de santé et de sécurité alimentaire qui constituent nos « préférences collectives » et fondent le modèle social européen ;
– la protection des données personnelles ;
– la préservation des indications géographiques comme les appellations d’origine contrôlée (AOC) ;
– la protection de la propriété industrielle et intellectuelle ;
– la préservation de la qualité des services publics ».
On sait ce que valent les exigences socialistes dans les négociations européennes et internationales. Ces « exigences » sont d’ailleurs contredites par le soutien sans faille du PS aux accords de l’OMC et aux politiques européennes de démembrement des services publics, de démantèlement du droit du travail, de libéralisation des marchés financiers. Sur chacune des exigences énumérées ci-dessus, il y a eu adhésion du PS, à un moment ou un autre, au Parlement européen. Ils sont parmi les artisans les plus actifs de la destruction du « modèle social européen ».
On a vu aussi ce que vaut une exigence PS avec l’engagement formel de Hollande de renégocier le Pacte budgétaire (TSCG).
Les élus PS sont d’autant moins crédibles qu’ils affirment sans rire « nous exercerons notre devoir de vigilance et notre pouvoir d’influence tout au long des négociations ». Or, les parlements nationaux sont exclus de toute information ou association à la négociation et la Commission européenne informe avec énormément de réticence et de parcimonie un nombre limité de parlementaires européens. On le constate chaque jour à l’Assemblée nationale, le « pouvoir d’influence » des parlementaires PS sur le gouvernement ne se manifeste qu’à la marge.
Le PS omet de rappeler que la négociation du GMT/TAFTA prolonge les accords de l’OMC et s’inspire très largement du modèle de l’ALENA, cet accord Canada-Usa-Mexique, vieux de 20 ans et dont le bilan est effrayant pour les peuples, y compris celui des USA. Le PS oublie de préciser que les USA ne reconnaissent ni les conventions sociales de l’OIT, ni les accords internationaux en matière d’environnement, ni la convention sur la protection de la diversité culturelle et linguistique de l’UNESCO. Enfin, les élus du PS oublient de dire que le mandat européen tel qu’il existe a été approuvé par le gouvernement français. Et que ce mandat n’offre aucune garantie que leurs « exigences » soient respectées.
Les élus du PS misent sur l’oubli et le mensonge. Mais nous n’oublions rien et nous ferons connaître la vérité de leurs choix et des textes qu’ils soutiennent.
Tout compromis est un piège
Le discours dominant tend à nous imposer l’idée qu’une authentique démocratie, ce serait une démocratie consensuelle. C’est-à-dire une démocratie qui rejetterait la confrontation des idées et des projets pour limiter le débat aux nuances à apporter à un système global accepté par tous. Bref, le modèle des USA où finalement, à quelques accents près, ce qui sépare les Démocrates des Républicains, ce sont bien davantage des oppositions de personnes que des choix de société.
La recherche du consensus conduit directement à la recherche du compromis. Toute la culture ambiante tend à nous convaincre que c’est la bonne voie puisque, de toute façon, « il n’y a pas d’alternative ». Tel est bien le discours des libéraux de droite, bien entendu, mais aussi de ceux venus d’une gauche qui a cessé d’être socialiste en se ralliant aux objectifs consensuels des Delors, Rocard, Jospin, Hollande, soutenus par la CFDT. Une recherche du consensus qu’on retrouve également dans d’autres formations politiques qui partagent le credo d’un possible amendement du système. Comme si le capitalisme n’était pas animé par une logique incontournable : la recherche prioritaire du profit qui passe par l’exploitation des humains et de la planète.
Nul ne s’étonnera dès lors que la gangrène du compromis s’étende aujourd’hui et que la réponse aux dangers du GMT/TAFTA consiste, chez beaucoup, en propositions d’amendements au mandat de négociation.
Ainsi des partis politiques et certaines organisations syndicales croient qu’il est possible de retirer de la négociation les normes sociales, environnementales, sanitaires et techniques en vigueur dans un pays comme la France. Ils demandent que les services publics soient enlevés de la négociation. Enfin, ils demandent que soit exclu tout mécanisme de règlement des différends qui se substituerait aux juridictions officielles pour juger d’un conflit entre firmes privées et pouvoirs publics. En fait, ce qu’ils demandent, c’est ce qui fait la spécificité des accords de libre-échange tels que les conçoivent aujourd’hui les firmes multinationales et les gouvernements qui les négocient. Ils demandent de retirer ce qui est la raison d’être même de la négociation. On voit le caractère irréaliste d’une telle proposition.
Accepter d’amender, c’est d’abord accepter d’entrer dans un cadre qu’on n’a pas choisi. C’est se résigner à s’inscrire dans une négociation nécessairement inégale vu le poids politique respectif des parties (il ne faut jamais oublier que derrière les gouvernements il y a les firmes les plus puissantes du monde occidental). C’est fatalement se soumettre à l’idée de ne pouvoir infléchir qu’à la marge.
Proposer des amendements, c’est aussi tromper l’opinion publique parce que c’est lui faire croire que le projet est améliorable. Certes, dans le climat consensuel général, il faut du courage pour dire qu’un projet est inacceptable en bloc et qu’il n’y a rien de bon à prendre. C’est généralement assez mal vu par des journalistes employés à conditionner l’opinion publique aux bienfaits du compromis. Et pourtant, s’agissant du GMT/TAFTA, entrer dans la voie des amendements, c’est tomber dans un piège tendu par les gouvernements qui ont négocié et approuvé le mandat européen de négociation.
Depuis un an, je n’ai pas cessé de mettre en garde, à chacune de mes conférences, contre les articles 43 et 45 du mandat européen de négociation. Comme ils figurent parmi les derniers du mandat, je rappelais à mes auditeurs l’adage romain : in cauda venenum (dans la queue le poison).
Le poison, c’est bien entendu le mécanisme de règlement des différends étendus par l’article 45 à toutes les matières couvertes par le projet de négociation, mais c’est aussi le piège de l’article 43 du mandat. Il est rédigé comme suit : « L’Accord mettra en place une structure institutionnelle en vue de garantir un suivi efficace des engagements découlant de l’Accord ainsi que pour promouvoir la réalisation progressive de la compatibilité des régimes réglementaires »
Cette « structure institutionnelle » qui chapeautera donc UE et USA pour veiller au respect du traité GMT/TAFTA aura également pour tâche de « promouvoir la réalisation progressive de la compatibilité des régimes réglementaires ». En clair, et cette interprétation est confirmée par la Commission européenne, cette « structure institutionnelle » (dont on ignore qui la composera et qui la contrôlera) poursuivra les négociations en matière de compatibilité des réglementations sur les sujets qui n’auront pas fait l’objet d’un accord au terme de la négociation actuellement en cours. Ce qui signifie que toutes les matières qui auront fait l’objet d’amendements pour échapper à l’accord en cours de négociation pourront être réintroduites dans les négociations ultérieures que conduira cette « structure institutionnelle ».
Les négociateurs européens ont donné un nom à cette structure. Ce nom, traduit en français est : « conseil de coopération réglementaire ». On retrouve ici tout le zèle des institutions européennes à désigner des pratiques de déréglementation par leur contraire.
Tel est le piège dans lequel foncent ceux qui essaient de taire les inquiétudes des populations en garantissant que telle ou telle matière ne fera pas l’objet du GMT/TAFTA ou qu’elle pourra être retirée de la négociation.
Tout ce qui ne se trouvera pas dans le texte final de l’accord, y compris le mécanisme de règlement des différends (arbitrage privé) s’il était retiré du texte final, pourra faire l’objet de nouvelles négociations au sein de ce « conseil de coopération réglementaire ».
Si on ajoute le fait que la Commission européenne propose que les résultats de ces négociations ultérieures ne soient plus soumis aux Etats membres, on peut en conclure deux choses :
– – cette structure institutionnelle baptisée « conseil de coopération réglementaire » est en fait une institution supranationale dotée de pouvoirs législatifs contraignants ;
– – aucune garantie qu’on ne touchera pas à tel secteur ou à telle matière n’aura de caractère durable et ne peut donc être prise au sérieux.
Ceux qui nous disent « on va retirer l’arbitrage privé » ou « il n’y aura pas atteinte aux normes sociales, alimentaires ou environnementales » nous trompent. Puisque ce qui ne sera pas dans l’accord de 2015 échappera de toute façon à l’avenir à la compétence des Etats.
Il est donc évident que ce projet n’est pas amendable et qu’il doit être rejeté en bloc. C’est la seule attitude réaliste possible.

Raoul Marc JENNAR 01.09.2014

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Sep 02

Rentrée scolaire 2014 : la mauvaise blague de la priorité à l’éducation

Tribune parue le 2 septembre sur le site de Marianne.

Marianne 1

Francis DASPE est Président de la Commission nationale Education du Parti de Gauche. Il est aussi co-auteur du livre « L’Ecole du peuple. Pour l’égalité et l’émancipation », éditions Bruno Leprince, août 2012.

 

La rentrée scolaire ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices : en effet les sentiments de déception, de morosité et d’inquiétude l’emportent très largement. La communauté éducative se trouve totalement désorientée et désabusée. Depuis 2012 et le changement tant espéré avec le quinquennat d’airain de Nicolas Sarkozy, renoncements politiques et contresens idéologiques en matière d’éducation n’ont cessé de se succéder. La majorité des contre-réformes de l’ère précédente (réforme du lycée, bac pro en trois ans, loi Carle) n’a pas été abandonnée en dépit des promesses de campagne. Il n’y a pas eu non plus de ruptures majeures avec les fondements idéologiques des gouvernements de droite (socle commun de compétences, principes d’égalité des chances et d’autonomie, acceptation de l’esprit d’entreprise dans l’école).

Les nouvelles dispositions sur les rythmes scolaires constituent un puissant facteur de déstabilisation en cette rentrée. L’ancien ministre Vincent Peillon n’a eu de cesse d’en masquer les enjeux idéologiques. Car au-delà de la question du temps d’activités périscolaires, il y a plus grave : c’est la territorialisation de l’école qui se joue avec pour corollaire la rupture de l’égalité territoriale. L’éducation est en effet nécessairement impactée par le contexte politique global. N’en déplaise à ceux qui veulent gérer l’école en « prétendus bons père de familles », l’école est une question éminemment politique. Les liaisons doivent être faites avec la réforme territoriale, l’accentuation de la ligne sociale-libérale et d’austérité du gouvernement Valls II, les risettes faites au Medef et au patronat, le tropisme jamais démenti de l’autonomie. Autant de sujets qui impactent négativement l’avenir de l’institution scolaire.

La conjugaison de ces renoncements et de ces contresens conduisent par conséquent très logiquement à une accumulation des mécontentements. Les personnels n’y trouvent pas leur compte, mais les élèves, les parents, les élus, les collectivités locales et les associations possèdent également matière à récriminations.  La dégradation au quotidien est générale pour tous. En cette rentrée 2014, des principes fondamentaux de l’école de la République sont puissamment remis en cause : l’égalité territoriale, la gratuité, la laïcité.

Dans ces conditions, la tâche de la nouvelle ministre Najat Vallaud-Belkacem s’avèrera insurmontable, tant la priorité du quinquennat de François Hollande n’est clairement pas l’éducation. Chacun s’aperçoit désormais à quel point la prétendue priorité donnée à l’éducation n’était finalement qu’une mauvaise blague de campagne. Une mauvaise blague du même tonneau que le trop fameux slogan « la finance, c’est mon ennemi » ! Il ne reste désormais que la fuite en avant dans l’autoritarisme. Manuel Valls a d’ailleurs déjà déteint sur sa nouvelle ministre : la conférence de rentrée de Najat Vallaud-Belkacem ne laisse augurer rien de bon à cet égard.

L’urgence est toute autre. Elle consiste à la mise en  place d’une l’Ecole du peuple fondée sur les valeurs d’égalité, d’émancipation, de gratuité et de laïcité.  L’Ecole n’étant pas déconnectée de la société, cette Ecole du peuple doit nécessairement s’inscrire dans le cadre de l’émergence de la VI° République. Une modification radicale du cadre institutionnel en constitue un des préalables, seul à même de créer les conditions d’un sursaut républicain mobilisateur et salvateur. A quoi reconnaîtra-t-on l’Ecole du peuple de la VI° République ? C’est quand on sera parvenu à former « des citoyens qui ne s’en laissent pas conter mais qui entendent qu’on leur rende des comptes », pour reprendre l’heureuse formule de Condorcet.  Pour cela le triptyque « Instruire, Qualifier, Emanciper » qui vise à former d’un même élan l’homme, le travailleur et le citoyen, doit y contribuer pleinement.

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Sep 01

Rentrée 2014 : la mauvaise blague de la priorité à l’éducation

Communiqué Francis Daspe à l’occasion de la rentrée scolaire.

Ecole Peuple

 

La rentrée scolaire ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices : les sentiments de déception, de morosité et d’inquiétude l’emportent très largement. La communauté éducative se trouve totalement désorientée et désabusée. Depuis 2012 et le changement tant espéré avec le quinquennat d’airain de Nicolas Sarkozy, renoncements politiques et contresens idéologiques en matière d’éducation n’ont cessé de se succéder.

Les nouvelles dispositions sur les rythmes scolaires sont un puissant facteur de déstabilisation en cette rentrée. Mais au-delà de la question du temps d’activités périscolaires, plus grave, c’est la territorialisation de l’école qui se joue avec pour corollaire la rupture de l’égalité territoriale. L’éducation est en effet nécessairement impactée par le contexte politique global : les liaisons doivent être faites avec la réforme territoriale, l’accentuation de la ligne sociale-libérale et d’austérité du gouvernement Valls II, les risettes faites au Medef et au patronat, le tropisme jamais démenti de l’autonomie.

On assiste par conséquent très logiquement à une accumulation des mécontentements : élèves, parents, personnels, élus, collectivités, associations etc. La dégradation au quotidien est générale pour tous. En cette rentrée 2014, des principes fondamentaux de l’école de la République sont remis en cause : égalité territoriale, gratuité, laïcité.

La tâche de la nouvelle ministre Najat Vallaud-Belkacem sera insurmontable, tant la priorité du quinquennat de François Hollande n’est clairement pas l’éducation. Chacun s’aperçoit à quel point la prétendue priorité donnée à l’éducation n’était finalement qu’une mauvaise blague de campagne, du même tonneau que « la finance, c’est mon ennemi » !

Le Parti de Gauche appelle à la mise en place de l’Ecole du peuple fondée sur les valeurs d’égalité, d’émancipation, de gratuité et de laïcité.  Cette Ecole du peuple s’inscrira pour le Parti de Gauche dans le cadre de l’émergence de la VI° République, seule à même de créer les conditions d’un sursaut républicain mobilisateur et salvateur.

Francis DASPE, Président de la Commission nationale Education du Parti de Gauche

Co-auteur du livre « L’Ecole du peuple. Pour l’égalité et l’émancipation », éditions Bruno Leprince, août 2012

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Août 25

Contre le temps des muselières, un processus constituant

Communiqué du PG 66 suite à la démission du gouvernement Valls.

PG membre du FdG

La démission du gouvernement montre la pertinence des analyses du Parti de Gauche.

Après avoir divisé la France, puis la gauche, voilà que le duo de l’exécutif, François Hollande et Manuel Valls,  en vient à diviser son propre gouvernement. Ils ne sont en définitive que les partisans de l’oligarchie : dès lors que les privilèges de celle-ci sont un tant soit peu contestés, la réaction est d’une brutalité ignorant toute retenue. Cette brutalité n’a d’égale qu’un autoritarisme qui fait froid dans le dos.

La convocation des ministres à Matignon relève du pathétique : chaque ancien ministre s’il veut devenir un futur ministre du nouveau gouvernement devra accepter de porter définitivement une muselière !

Le PG 66, membre du Front de Gauche, n’y voit que le symptôme d’une désagrégation d’un régime à bout de souffle. La V° République pourrit bien par la tête. Le PG 66 n’y voit qu’une seule solution possible : il y a nécessité de répondre à cette grave crise politique par un changement des institutions.C’est la condition pourredonner la parole au peuple avec la mise en place d’un processus constituant qui conduira à une VI° République.

Une simple dissolution sans modification d’un cadre institutionnel n’y suffira pas : c’est une fausse solution qui s’apparente à de l’enfumage. Le fait que le Front National ait proposé cette fausse solution montre bien qu’il s’inscrit pleinement dans ce système fait pour les oligarchies. Il ne souhaite s’approprier que la plus grande part des dépouilles.

Le Parti de Gauche, membre du Front de Gauche, a lancé ce week-end lors de sa rentrée politique le mouvement pour la VI° République. Les faits ne pouvaient pas lui donner davantage raison…

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Août 25

Face au marasme, œuvrer à la VI° République

Communiqué du PG 66 suite aux Remue-Méninges d’août 2014 à Grenoble.

6° République

A l’occasion de sa rentrée politique lors des Remue-Méninges du 21 au 24 août 2014 à Grenoble, le Parti de Gauche, membre du Front de Gauche, a dévoilé ses nouvelles priorités.

Face au marasme dans lequel la politique d’austérité plonge la France et l’Europe, l’urgence est de préparer un changement radical. Rien ne pourra se faire sans modifier radicalement les règles politiques communes : il s’agit par conséquent travailler à la mise en place d’une VI° République.

C’est dans cette optique que Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard quittent la co-présidence du Parti de Gauche pour animer un large mouvement populaire en faveur d’une VI° République (et en aucune manière une quelconque tentation de retraite…). C’est en cela que consiste la tâche politique la plus immédiate et la plus urgente, dans le prolongement logique de la révolution citoyenne popularisée à l’occasion de la campagne des élections présidentielles de Jean-Luc Mélenchon en 2012.

Le PG 66, membre du Front de Gauche, qui était représenté aux Remue-Méninges par Danielle Benquet, Francis Daspe et Raoul Jennar, prendra toute sa place dans cette stratégie nécessaire pour enfin changer la donne. Des dispositifs et des initiatives seront prochainement dévoilés à cet effet.

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Août 10

Devoir de rentrée!

et Jean-Luc_Mélenchon_-_avril_2012la gauche…

2 Août 2014

le Front de Gauche est une stratégie


la gauche...
On sait où ça coince. Détail révélateur, Lienemann se donne la peine d’informer que sa « porte n’est pas fermée » au Parti de Gauche, dont elle affirme qu’il « n’a pas souhaité s’associer aux travaux » de bricolage qu’elle conduit. Air connu. Cambadélis parle la même langue. L’objectif est le même : briser le Front de Gauche en isolant les irréductibles opposants à l’alliance avec le PS. Cela ne peut aboutir d’aucune manière. Le Front de Gauche n’est pas une étiquette, c’est une stratégie. Il est tout à fait possible de débaucher des composantes du cartel comme les élections municipales l’ont montré. La stratégie ne sera pas abandonnée pour autant, comme l’ont également montré les élections municipales. Evidemment, comme dit le proverbe berbère : « la seconde fois que tu te fais avoir, c’est de ta faute ». Nous sommes prévenus. La samba des sénatoriales menées de nouveau sans vergogne au nom du Front de Gauche montre que l’addiction au PS est parfois irrémédiable. Elle recommencera avec les cantonales et les régionales, et ainsi de suite. Nos devoirs pour la rentrée comportent donc une question qu’il faudra maintenant trancher une bonne fois pour que le peuple à son tour puisse trancher par ses bulletins de vote, le moment venu.
jlm

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Août 10

Jaurès célébré aussi dans les PO

Francis Daspe à Thuir photo raoul et Raoul Marc Jennar à Amélie les Bains-Palalda (discours prononcé ce jour à Amélie-les-Bains- Palalda)
Citoyennes, Citoyens,
A 21H40, le 31 juillet 1914, au Café du Croissant à Paris, Jean Jaurès était assassiné. Il y a cent ans.
On commémore ceux qui appartiennent définitivement au passé. On célèbre ceux dont le passé prépare l’avenir.
Nous allons donc célébrer ce géant d’humanité, cet authentique socialiste. Nous allons le célébrer dans sa stupéfiante actualité. Car si l’homme nous a quittés, sa pensée est étonnamment présente pour celles et ceux qui ne se résignent pas devant le monde tel qu’il est. Nous n’allons pas célébrer la mémoire de Jaurès, nous allons dire à quel point il est vivant.
Nous allons donc célébrer ce semeur d’espérance, non pas comme il est de bon ton de le faire aujourd’hui, en vidant sa pensée de son rejet radical du capitalisme. Nous ne le ferons pas en réduisant Jaurès à son dernier combat – la défense de la paix – comme cela se fait aussi par ceux qui craignent qu’on évoque tous les autres aspects de ce réformiste révolutionnaire. Nous ne le célébrerons pas en rendant Jaurès consensuel, en prétendant comme cela a été dit par le président de l’Assemblée nationale puis par le président de la République, qu’il appartient à toute la nation et qu’il est l’homme de toute la France. Il ne peut y avoir, une fois de plus, comme au lendemain de sa mort, une union sacrée qui étouffe et enterre le message révolutionnaire de Jaurès.
Non, Jaurès n’est pas l ‘homme de toute la France, parce que la France, ce fut aussi le régime de Vichy qui fit abattre tant de statues de Jaurès et que l’esprit de Vichy, on l’a entendu maintes fois sous le précédent mandat présidentiel et, on en a eu confirmation lors des récents scrutins, cet esprit est encore très présent dans notre pays.
Non, Jaurès n’est pas l’homme du nationalisme chauvin et cocardier de Déroulède et de l’Action française. Non, Jaurès n’est pas l’homme du libéralisme économique, de la dictature des marchés et de la finance. Jaurès n’appartient ni au FN, ni à l‘UMP, ni au PS. Jaurès appartient à celles et ceux auxquels il a consacré toute sa vie jusqu’au sacrifice suprême. Jaurès appartient au peuple, au peuple des exploités, au peuple des précaires d’hier et d’aujourd’hui. Et à lui seul.
Lire la suite » voir Blog Raoul Jennar  www.jennar.fr

 

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Juil 29

Jaurès ou la nécessité de la VI° République

Tribune parue le 29 juillet 2014 sur Mediapart.

Mediapart

 

Francis Daspe, secrétaire général de l’AGAUREPS-Prométhée (Association pour la gauche républicaine et sociale – Prométhée). Il est également co-auteur du livre intitulé « Hollande, la République pour cible », éditions Bruno Leprince, collection Politique à gauche, avril 2014.

 

 

Il y a 100 ans, le 31 juillet 1914, à 21 heures 40, alors qu’il dînait au café du Croissant, Jean Jaurès était assassiné par Raoul Villain. Une des ultimes digues contre le déclenchement de la première guerre mondiale venait de céder. En conséquence, trois jours plus tard, l’Europe s’embrasait, la France optant pour l’union sacrée contre laquelle Jean Jaurès avait mobilisé tant d’énergie.

 

Mais l’assassinat de Jaurès nous invite également à nous interroger sur le rapport à la République. Il y eut un avant et un après. En 1914, nombreux étaient les Français à s’opposer encore à l’idée même de République : l’affaire Dreyfus moins de vingt ans auparavant montrait qu’elle n’était que la « gueuse » à abattre. En 1919, un consensus semble alors se dessiner dans l’acceptation du régime républicain. Jean Jaurès fut, à son corps défendant, un des ciments de cette évolution. Sa mort était en quelque sorte la condition préalable au fait que l’armée accepte la République. Celle-ci pouvait amener la France à la victoire militaire, ce dont l’armée et les forces antirépublicaines doutaient fortement. Ce ralliement supplémentaire s’effectua de facto par une sorte de danse sur le corps de Jaurès.

Fallait-il que le sacrifice expiatoire de Jaurès se réalisât pour que le triomphe de l’idée République puisse prendre forme ? On peut en douter en examinant les ralliements antérieurs de forces de culture pourtant antirépublicaine. Ils ne se caractérisèrent pas par la sincérité, mais par l’opportunisme et les circonstances. Il en allait ainsi de monarchistes modérés (le courant de droite orléaniste) en 1873 à la suite du refus du drapeau tricolore par le prétendant légitimiste qui ne démordait pas du drapeau blanc à fleur de lys. Ou encore du ralliement des catholiques à la suite du toast d’Alger du cardinal Lavigerie en 1890 et de l’encyclique « Au milieu des sollicitudes » du pape Léon XIII en 1892.

On peut également en douter a posteriori à la lumières des événements historiques. La fragilité et l’ingratitude de ces ralliés de circonstances saute aux yeux. Il suffira d’une crise économique pour voir à l’occasion de la manifestation du 6 février 1934 les antirépublicains crier à nouveau leur haine de la gueuse. Il suffira d’une défaite militaire en juin 1940 pour que les mêmes proclament leur divine surprise à la chute de la gueuse : l’avènement du Front populaire quatre ans plus tôt, en les humiliant, les avait fait désespérer d’une telle issue, mais les avait fait regorger de haine.

L’événement décisif du ralliement à la République fut en 1958 la synthèse gaulliste. Il s’agit bien d’une véritable synthèse : la  forme retenue en sera la monarchie républicaine de la V° République.

 

Les enseignements de Jean Jaurès retrouvent toute leur actualité. La République se caractérise en effet par une constante contradiction : en même temps qu’elle s’impose avec la force d’une évidence elle est perpétuellement et insidieusement vidée de sa substance par ses adversaires qui ne désarment pas. C’est en cela que la séquence ouverte par la synthèse gaulliste est clairement terminée. La V° République est parvenue à sa date de péremption. Elle se décompose sous les coups des différentes oligarchies qui en sapent par esprit de caste et méconnaissance de l’intérêt général les bases. La droite de plus en plus décomplexée reprend les mots des antirépublicains des siècles écoulés.

L’œuvre jaurésienne, contre toutes les formes d’aliénations, fondée sur l’émancipation « prométhéenne », offre l’aspect d’une synthèse, propulsive celle-ci, entre l’exigence républicaine et l’ambition de transformation sociale. La VI° République devra pareillement combiner les valeurs universalistes de la Révolution française et l’humanisme des combats ouvriers des siècles suivants. Les deux sont puissamment remis en cause, et pas seulement par la droite « buissonienne » la plus réactionnaire », mais aussi par d’autres au nom d’une insaisissable adaptation à la modernité jamais interrogée au crible du progrès humain.

Ne pas s’engager résolument dans la voie d’une VI° République équivaudrait à perpétuer un nouvel assassinat de Jaurès. Un de plus après  son élimination physique, après  l’union sacrée, après l’acquittement de son meurtrier, avec la conversion au social-libéralisme de quelques-uns de ses prétendus héritiers, avec le retour conquérant de l’oligarchie. Contre tout cela, le message de Jean Jaurès nous propose les fondements d’une alternative.

 

 

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