Votation citoyenne dans les PO une action de terrain avec dialogues, débats, signatures….sensibilisation à la chose publique…
Si on veut on peut…renverser la table…! PODEMOS comme disent les espagnols!
Lien Permanent pour cet article : http://66.lepartidegauche.fr/?p=253
Nov 03
Le Parti de Gauche 66 organise du 7 au 11 novembre 2014 une grande votation citoyenne dans les Pyrénées-Orientales. Elle portera sur la possibilité de révocation des élus en cours de mandat. Elle s’inscrit dans le cadre d’une campagne nationale initiée par le Parti de Gauche.
Cette initiative illustre tant sur le forme que sur le fond ce que sera une 6° République pour laquelle nous militons. Sur la forme, la parole sera donnée aux citoyens par l’intermédiaire de votations citoyennes, aux antipodes des processus de disqualification de la contestation citoyenne. Sur le fond, le dernier mot restera en toutes circonstances aux citoyens qui veilleront au respect des promesses faites par les élus. Autrement dit, tant sur la forme que sur la forme, il s’agit d’appliquer concrètement notre slogan « place au peuple ! ». Une simple dissolution sans modification d’un cadre institutionnel ne suffira pas : c’est une fausse solution qui s’apparente à de l’enfumage.
Le PG 66 se déploiera sur les marchés et sur les places publiques muni d’urnes et de bulletins de vote. Il sera demandé aux citoyens s’ils veulent disposer du droit de révoquer des élus jugés insuffisants ou ne respectant pas leurs promesses. Bien évidemment, toute ressemblance avec des personnages réels ne serait peut-être pas fortuite…
Les élus doivent rendre des comptes au cours de leur mandat. Il faut en finir avec le système fondé sur l’irresponsabilité et l’impunité des élus dès lors qu’ils font une politique opposée à leurs promesses de campagne. On se souvient d’un candidat à la présidence de la République qui disait qu’il ne toucherait pas aux retraites, d’un autre qui proclamait que son adversaire c’était la finance, d’un maire sortant qui affirmait qu’il ne briguerait pas la présidence de la communauté d’agglomération… Qu’est-il advenu une fois leur élection réalisée ? L’âge de départ de départ à la retraite fut repoussé, la finance cajolée, la présidence de la communauté d’agglomération conquise à la hussarde !
La possibilité de révocation des élus rendra impossible de tels reniements de la parole publique, du moins sans conséquences pour leurs auteurs.
Lien Permanent pour cet article : http://66.lepartidegauche.fr/?p=249
Oct 30
L’émotion était palpable à cette occasion. Plus jamais cela, tel était la volonté de ce rassemblement pacifique. Le Parti de Gauche 66 était présent à cet hommage. En son nom, j’ai pu exprimer le soutien que nous apportons à sa famille et à ses proches.
J’ai pu indiquer quelques unes des préoccupations que cette mort tragique soulève. La tendance à la criminalisation de l’action syndicale, et au-delà de la contestation citoyenne que l’on cherche à discréditer par tous les moyens. L’autocollant que j’avais placé sur mon buste (« Amnistie des militants ») était pleinement d’actualité… La sacralisation de la parole des experts, véritable attentat à la souveraineté populaire et à l’expression citoyenne. Le non sens de ces grands projets inutiles et imposés.
Un seul mot d’ordre: résistance! Et ténacité…
Lien Permanent pour cet article : http://66.lepartidegauche.fr/?p=245
Oct 23
Communiqué du PG 66 sur la réforme territoriale.
La commission spéciale du Sénat chargée de la réforme territoriale a modifié la nouvelle carte des régions. La région Languedoc-Roussillon ne fusionnerait donc plus avec sa voisine de Midi-Pyrénées.
Cet épisode du « petit jeu parlementaire » de la 5° République ne doit pas faire illusion. Il est savoureux de voir que ce jeu de dupes conduit la droite à vouloir défaire au Sénat ce qu’elle avait initié lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy… A l’époque, le Parti socialiste était vent debout contre cette réforme des collectivités territoriales qu’il s’est finalement empressé d’appliquer quasiment telle qu’elle depuis 2012.
L’essentiel n’est pas dans ces postures qui ne trompent personne, d’autant plus que le Sénat ne sera au final pas décisionnaire. Le plus grave réside dans le maintien d’une même logique : celle de la mise en concurrence effrénée des territoires. Le but est de niveler par le bas les droits sociaux en généralisant la concurrence des travailleurs entre eux et en disloquant la République une et indivisible.
Cette réforme, qui répond aux desiderata de l’Union européenne, signifie la fin des politiques d’aménagement du territoire fondées sur la solidarité, au détriment des dogmes de la compétitivité et de l’austérité. Elle vise également la destruction de la démocratie de proximité avec le triomphe des experts sur les citoyens.
Le Parti de Gauche 66 invite à ne pas se laisser abuser par de telles manœuvres. La seule urgence qui vaille à l’heure actuelle sur ce sujet, c’est l’abandon de l’ensemble du projet de réforme territoriale.
Lien Permanent pour cet article : http://66.lepartidegauche.fr/?p=238
Oct 17
Le Mouvement pour la 6° République 66 organisait sa première initiative publique jeudi 16 octobre à Perpignan à la salle des Libertés. Chantal Dubon se félicitait en introduction de la présence à la fois de citoyens et de représentants de formations politiques. « L’objectif est double : échanger pour déboucher sur des premières propositions, contribuer à populariser l’idée de 6° République afin d’enclencher le processus constituant nécessaire », indiquait-elle. Elle présentait ensuite le conférencier, Francis Daspe, secrétaire général de l’AGAUREPS-Prométhée.
Celui-ci expliquait la logique de son propos : « Par l’examen de la période entre la I° et la II° République en Espagne, à savoir la période de 1876 à 1939 appelée Restauration qui est souvent méconnue, nous allons être amenés à nous interroger sur le fonctionnement de l’actuelle République en France. Ou plutôt sur les dysfonctionnements d’une 5° République agonisante ». Une méthode conforme en somme au travail d’éducation populaire de l’AGAUREPS-Prométhée.
Tout en se gardant du piège de l’anachronisme, le parallèle entre des pratiques de la Restauration espagnole il y a un siècle et aujourd’hui de la 5° République est frappant. La proclamation des états d’exception et la suspension des sessions parlementaires ne sont-elles pas à rapprocher du recours aux ordonnances et à l’article 49.3 qui consacrent le caractère autoritaire de la 5° République ? Le système d’alternance pacifique entre partis dynastiques sans alternative n’est-il pas l’équivalent des différences cosmétiques entre libéraux et socio-libéraux à l’échelon national ou de la gouvernance au niveau européen ? L’encadrement des élections par les notables locaux (les caciques) et la promotion de candidats officiels par les pouvoirs publics ne font-il pas penser à la généralisation de pratiques clientélistes et la consanguinité avec des médias aux ordres ? La parodie de régime parlementaire qui veut que les changements de gouvernement ne suivent pas les changements de majorité à la Chambre, mais plutôt l’inverse, ne conduit-elle pas à évoquer les députés godillots incapables de s’opposer au monarque présidentiel terrorisés qu’ils sont par une possible dissolution ? La création de syndicats dits libres (autrement dit les jaunes favorables au patronat..) ne peut-elle pas être mise en résonance avec la criminalisation de l’action syndicale ou avec la signature de l’ANI (accord national interprofessionnel) qui ouvre la voie aux accords minoritaires excluant les syndicats majoritaires plus combatifs ? Voici quelques exemples parmi d’autres donnés par le conférencier qui confirmait si besoin était de la pertinence de la comparaison historique pour s’interroger sur notre présent et proposer pour l’avenir.
« A ce stade de la réflexion, on peut légitimement se demander si nous sommes encore aujourd’hui dans une République digne de ce nom », indiquait Francis Daspe, qui estimait que « les possédants et les oligarchies avaient profondément dénaturé l’idéal républicain. Une République oligarchique, ce n’est plus la République tant la contradiction est irréparable ». D’où l’urgence absolue d’une 6° République et d’un processus constituant pour y parvenir.
Le débat riche qui s’engageait avec l’assistance permettait de préciser quelques éléments centraux du projet. « L’idéal républicain, ce sont deux piliers non négociables : l’héritage de la Révolution française, les conquêtes sociales du combat ouvrier ». Deux priorités sont affirmées. Rien ne se fera sans le renforcement de la démocratie dans l’entreprise : « le travailleur doit devenir pleinement citoyen dans l’entreprise ». Le rapport à la mondialisation ne peut être éludé. « L’emprise tentaculaire de la mondialisation nous oblige à proposer des réponses à la mesure du défi en termes de souveraineté populaire et de partage des richesses : nous devons inventer un nouvel internationalisme ». Pour la plupart des interventions, la 6° République n’est une simple question de mécanique institutionnelle, mais elle porte un projet de société global qui est la condition même de sa réussite.
Le chantier est lancé par le Mouvement pour la 6° République des Pyrénées-Orientales. Des propositions se sont exprimées concernant par exemple le cumul des mandats, le contrôle des engagements des élus, la « carrière » politique, l’articulation entre démocratie représentative et démocratie directe, le référendum révocatoire etc. Toutes celles et tous ceux qui veulent apporter leur pierre à l’édifice peuvent le faire en contactant le courriel suivant m6republique66@gmail.com
« Ce sera un travail de longue haleine, nécessaire et salutaire », concluait Francis Daspe en guise d’invitation au travail collectif citoyen.
Lien Permanent pour cet article : http://66.lepartidegauche.fr/?p=230
Oct 11
Tribune de Francis Daspe parue sur le site de Mediapart.
Francis Daspe est responsable du Parti de Gauche à Perpignan. Il est aussi secrétaire général de l’AGAUREPS-Prométhée (Association pour la Gauche Républicaine et Sociale – Prométhée) et co-auteur du livre intitulé « Hollande, la République pour cible », éditions Bruno Leprince, collection Politique à gauche, avril 2014.
A Perpignan, dans le quartier du Bas-Vernet situé au nord de la ville, et plus particulièrement à la cité Clodion, la tension est subitement montée. Des insultes ont fleuri à l’encontre des étudiantes d’une école d’infirmières ouverte dans le quartier lors de cette rentrée. Des bus ont été l’objet de caillassages. Tout ceci, selon les dires des habitants du quartier avec qui nous avons pu discuter, de la part de jeunes de 10 à 13 ans. La communauté d’agglomération de Perpignan a décidé de suspendre les arrêts de bus du quartier Clodion. Les atteintes, qu’elles soient verbales ou physiques, faites aux personnes et à la sécurité publique doivent être caractérisées à leur juste mesure en fonction de leur niveau de gravité : des incivilités, des délits. La loi égale pour tous ne se négocie pas. Il ne peut y avoir de territoires abandonnés par la République.
Les premières victimes de ces incivilités ou délits sont la très grande majorité des habitants du quartier. Nous n’oublions pas non plus les salariés conducteurs de bus et les élèves infirmières. Les uns comme les autres doivent travailler et étudier dans la tranquillité la plus absolue. Pour avoir pu échanger avec des jeunes du quartier et élèves dans le lycée de secteur, je sais à quel point l’attente est grande à l’égard de l’école de la République qui représente un levier irremplaçable de réussite dans la vie.
Nous ne pouvons pas croire que les décisions prises par les élus de l’agglomération portent la moindre trace d’une quelconque stigmatisation plus ou moins rituelle. En tout cas nous ne voulons pas. Cependant, nous n’en dirons pas autant des politiques menées avec constance, malheureusement. La décision de zapper les arrêts de bus n’est tout d’abord pas viable sur le moyen terme. Elle enferme à résidence des populations qui ne demandent qu’à s’émanciper en sortant de leur quotidien. L’école de la République y contribue bien évidemment à sa manière, mais elle ne peut pas y parvenir seule. Cette assignation territoriale est un remède de Diafoirus qui aggrave le mal. Une fuite en avant pour ne pas avoir à affronter la réalité du problème dans sa complexité.
Toute solution durable nécessite que l’on s’interroge sur le « comment a-t-on pu arriver à une telle situation ? ». La gestion clientéliste à la petite semaine est en grande partie responsable de cette dégradation. La réponse faite par certains jeunes, demandant « qu’on leur donne des scooters comme à Saint-Jacques », autre quartier défavorisé de Perpignan situé pour sa part au centre, est d’une cruauté absolue pour les responsables politiques de tous bords. Ceux-ci ont érigé depuis des dizaines d’années en système le clientélisme dans l’espoir d’acheter une bien improbable paix sociale. Illusion bien naïve, renoncement tellement coupable. Hélas, ce n’est que maintenant dans l’urgence d’une situation dégradée que l’on s’aperçoit que la présence humaine et le maintien des services publics dans ces quartiers est à la fois prévention et antidote. Mais impossible de concilier une telle politique avec l’austérité érigée en règle d’or…
La résolution des problèmes du quartier du Bas-Vernet passe par un retour en tous domaines des valeurs républicaines garantissant un intérêt général. Un intérêt général qui ne soit pas à géométrie variable. Autrement dit, une VI° République qui expulse toute gestion clientéliste pour des populations qui souhaitent une pleine intégration à la République. Ceci sans angélisme, sans stigmatisation, sans victimisation. Au Bas-Vernet et à Clodion, on veut simplement être pleinement citoyen en toute dignité…
Lien Permanent pour cet article : http://66.lepartidegauche.fr/?p=220
Oct 11
Communiqué du PG Perpignan.
Le Parti de Gauche Perpignan dénonce toutes les atteintes, qu’elles soient verbales ou physiques (insultes, caillassages etc.), faites aux personnes et à la sécurité publique qui se sont déroulé dans le quartier du Bas-Vernet, et plus particulièrement à la cité Clodion. La loi égale pour tous ne se négocie pas. Pour le PG, il ne peut y avoir de territoires abandonnés par la République.
Les premières victimes de ces incivilités ou délits, qui doivent être caractérisés comme tels sans crainte selon leur niveau de gravité, sont la très grande majorité des habitants du quartier. Nous n’oublions pas non plus les salariés conducteurs de bus et les élèves infirmières. Les uns comme les autres doivent travailler et étudier dans la tranquillité la plus absolue. Pour avoir pu échanger avec des jeunes du quartier et élèves dans le lycée de secteur, je sais à quel point l’attente est grande à l’égard de l’école de la République qui représente un levier irremplaçable de réussite dans la vie.
Nous ne pouvons (ne voulons) pas croire que les décisions prises par les élus de l’agglomération portent la moindre trace d’une quelconque stigmatisation plus ou moins rituelle. La décision de zapper les arrêts de bus n’est cependant pas viable sur le moyen terme. Elle enferme à résidence des populations qui ne demandent qu’à s’émanciper en sortant de leur quotidien. Toute solution durable nécessite que l’on s’interroge sur le « comment a-t-on pu arriver à une telle situation ? ». La gestion clientéliste à la petite semaine est en grande partie responsable de cette dégradation. La réponse faite par certains jeunes, demandant « qu’on leur donne des scooters comme à Saint-Jacques », est d’une cruauté absolue pour les responsables politiques de tous bords qui ont érigé depuis des dizaines d’années en système le clientélisme dans l’espoir d’acheter une bien improbable paix sociale.
La résolution des problèmes du quartier du Bas-Vernet passe par un retour en tous domaines des valeurs républicaines garantissant un intérêt général qui ne soit pas à géométrie variable. Autrement dit, une VI° République qui expulse toute gestion clientéliste pour des populations qui souhaitent une pleine intégration à la République, ceci sans angélisme, sans stigmatisation, sans victimisation.
Lien Permanent pour cet article : http://66.lepartidegauche.fr/?p=217
Oct 09
Le Comité d’initiative du Mouvement pour la VI° République s’est constitué dans les Pyrénées-Orientales, dans le prolongement de son lancement au niveau national par Jean-Luc Mélenchon en août 2014 à l’occasion du Remue-Méninges du Parti de Gauche.
La V° République, agonisante, ne répond plus aux attentes des citoyens. L’urgence démocratique est telle que tout converge vers la nécessité d’une VI° République. Une République qui sera débarrassée de la monarchie présidentielle et qui attribuera de nouveaux droits personnels, écologiques et sociaux dont notre pays a besoin.
Le Comité d’initiative 66 du Mouvement pour la VI° République s’adresse à toutes les personnes persuadées de l’urgence à élaborer la Constitution d’une VI° République. Il les invite à le rejoindre afin de contribuer à la réflexion commune.
Une première conférence/débat aura lieu jeudi 16 octobre 2014 à Perpignan, salle des Libertés, 3 rue Bartissol, à 20 heures 30. Elle sera animée par Francis DASPE, sur le thème « D’une République à l’autre : France / Espagne, destins croisés ? ». L’examen de la période de l’Entre-deux-Républiques en Espagne (1876-1934) peut être riche d’enseignements pour éclairer la situation de la France aujourd’hui.
Lien Permanent pour cet article : http://66.lepartidegauche.fr/?p=211
Oct 07
Le Parti de Gauche 66, membre du Front de Gauche, soutient le combat du collectif les « Usagers de l’eau » contre les coupures d’eau désormais illégales. C’est un combat citoyen méritoire en faveur de la notion même de Service Public.
Les compagnies privées qui bénéficient de délégations de service public (DSP) sont guidées par la seule recherche du profit maximal, aux antipodes des valeurs du Service Public (égalité d’accès, continuité territoriale, péréquation etc.).
Le Parti de Gauche 66 rappelle les éléments de son programme en matière d’eau : retour en régie de la gestion de l’eau, gratuité des premiers mètres cubes (ceux qui permettent la dignité de la vie de chacun), tarification progressive (seule à même de lutter contre les gaspillages et les surconsommations et de financer la solidarité par la péréquation).
La VI° République fera de l’eau un bien commun de l’humanité échappant à la logique du marché et du profit. Dans une VI° République, l’action des associations et des collectifs citoyens comme « Usagers de l’eau » sera valorisée. Le respect de la loi, comme celle dite Brottes qui rend illégales les coupures d’eau aux particuliers pour impayés, s’imposera aux multinationales en toute circonstance.
L’eau est à tous et pour tous : cela ne se négociera pas dans la VI° République !
Lien Permanent pour cet article : http://66.lepartidegauche.fr/?p=208
Oct 04
Tribune parue le 04 octobre 2014 sur le site de Marianne
FRANCIS DASPE*
* Francis Daspe est président de la Commission nationale Education du Parti de gauche. Il est également co-auteur du livre L’Ecole du peuple. Pour l’égalité et l’émancipation, Ed. Bruno Leprince, août 2012.
La ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a dévoilé son intention de limiter la pratique du redoublement à « des cas exceptionnels ». Cette annonce fera certainement sourire bon nombre d’enseignants, du primaire comme du secondaire, qui savent à quel point le redoublement est déjà devenu dans leur quotidien une pratique peu usitée.
La raison avancée, l’inefficacité supposée du redoublement d’un point de vue pédagogique, n’est en réalité qu’un prétexte commode. Il s’agit d’un écran de fumée destiné à voiler les véritables motivations. Le redoublement est l’arbre qui cache le désert de la politique éducative du gouvernement après les déceptions de la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République du 8 juillet 2013 et les impasses de la réforme des rythmes scolaires. Déceptions qui ne doivent concerner que celles et ceux qui ont voulu croire à la promesse de la priorité donnée à l’éducation…
Un désert en matière de moyens d’abord : la vraie raison de la réduction drastique du redoublement vise à réaliser des économies budgétaires pareillement drastiques. Un désert en matière de volonté pédagogique ensuite : la détermination à s’atteler à la réduction de l’échec scolaire n’est pas sans failles gigantesques. Les incantations à l’intensification de l’accompagnement personnalisé ne sont réellement pas à la hauteur des enjeux. Qui plus est, elles sont démenties par les faits du terrain.
Les propositions ministérielles sonnent en définitive comme un renoncement à prendre à bras-le-corps la question de la réussite scolaire. Elles doivent être mises en perspective avec la confirmation du socle commun de compétences, vision minimaliste, utilitariste et segmentée des savoirs. Et ceci, faut-il préciser, dans le prolongement de la précédente loi d’orientation Fillon de 2005. Or, il faudrait faire précisément l’inverse. Procéder à un recentrage sur les contenus disciplinaires sans entretenir de confusion préjudiciable avec la vision restrictive du retour aux fondamentaux résumée par la formule « lire, écrire, compter » à laquelle pour faire bonne mesure on rajoute cliquer. Ne pas les diluer en assimilant hâtivement transdisciplinarité à interdisciplinarité. Cette manière d’appréhender les savoirs à travers le prisme du socle commun et de l’enseignement par compétences n’est pas anodine. Elle préempte de manière inquiétante des questions liées aux conditions de recrutement des enseignants, à leur formation, à celle des statuts des personnels. Autant de sujets qui ont fait l’objet de l’attention des différents ministres au cours des dernières années, voire même des dernières décennies. Car il existe une continuité édifiante au-delà des clivages entre la droite et la gauche. A cet égard, le passage rue de Grenelle de Claude Allègre fut emblématique.
La sortie sur les redoublements de la ministre Vallaud-Belkacem représente bien un contrefeu. Les solfériniens sont experts dans l’utilisation de contrefeux visant à obscurcir la réalité. Celui du numérique sensé moderniser et révolutionner l’enseignement en est un particulièrement prisé ces derniers temps. Celui des rythmes scolaires en fut un également, même si la grenade ainsi dégoupillée a désormais explosé dans les mains du gouvernement. Les arguments d’autorité invoquant la recherche du bien-être de l’enfant et de la réussite de l’élève se sont enfin effacés devant les enjeux idéologiques en matière d’égalité, de gratuité ou de laïcité. Concernant le redoublement, seule une pratique équilibrée et raisonnée doit être promue. Concrètement, cela signifie repousser à égale distance les dérives symétriques dont les exagérations se renforcent mutuellement. D’abord les crispations rigoristes voulant faire du redoublement l’outil d’une compétition et d’une sélection outrancières dès le plus jeune âge. Ensuite les solutions de facilité aux airs de renoncement en instituant, pour reprendre l’inimitable novlangue administrativo-pédagogique, la « promotion automatique d’une cohorte ».
Car en fin de compte, la question du redoublement peut contribuer à faire émerger un des enjeux essentiels des débats relatifs à l’Ecole : celui de la nécessaire articulation entre massification et démocratisation. Y parvenir sera le défi que relèvera l’école de la VIe République. L’Ecole de la VIe République maintiendra l’exigence des savoirs, loin des tentations de réussite factice. L’Ecole de la VIe République visera à promouvoir l’émancipation en formant indistinctement les futurs citoyens, hommes et travailleurs, sans en négliger un des aspects ou en assujettir à un seul les autres. L’Ecole de la VIe République combattra pour l’égalité, sans se réfugier derrière les déterminismes sociaux et territoriaux pour justifier les renoncements. Ce qui importe pour la réussite d’une politique éducative globale, c’est la cohérence du projet de société. Si l’école peut beaucoup, elle ne peut cependant pas tout. Elle n’est pas son propre recours, en dépit du dévouement et de la ténacité des personnels par qui tient tant bien que mal le papier peint de l’institution. La tâche doit être engagée avec détermination, loin des contrefeux dilatoires qui tentent d’occulter l’indétermination des projets de société de nos gouvernants…
Lien Permanent pour cet article : http://66.lepartidegauche.fr/?p=205