Francis Daspe à Thuir et Raoul Marc Jennar à Amélie les Bains-Palalda (discours prononcé ce jour à Amélie-les-Bains- Palalda)
Citoyennes, Citoyens,
A 21H40, le 31 juillet 1914, au Café du Croissant à Paris, Jean Jaurès était assassiné. Il y a cent ans.
On commémore ceux qui appartiennent définitivement au passé. On célèbre ceux dont le passé prépare l’avenir.
Nous allons donc célébrer ce géant d’humanité, cet authentique socialiste. Nous allons le célébrer dans sa stupéfiante actualité. Car si l’homme nous a quittés, sa pensée est étonnamment présente pour celles et ceux qui ne se résignent pas devant le monde tel qu’il est. Nous n’allons pas célébrer la mémoire de Jaurès, nous allons dire à quel point il est vivant.
Nous allons donc célébrer ce semeur d’espérance, non pas comme il est de bon ton de le faire aujourd’hui, en vidant sa pensée de son rejet radical du capitalisme. Nous ne le ferons pas en réduisant Jaurès à son dernier combat – la défense de la paix – comme cela se fait aussi par ceux qui craignent qu’on évoque tous les autres aspects de ce réformiste révolutionnaire. Nous ne le célébrerons pas en rendant Jaurès consensuel, en prétendant comme cela a été dit par le président de l’Assemblée nationale puis par le président de la République, qu’il appartient à toute la nation et qu’il est l’homme de toute la France. Il ne peut y avoir, une fois de plus, comme au lendemain de sa mort, une union sacrée qui étouffe et enterre le message révolutionnaire de Jaurès.
Non, Jaurès n’est pas l ‘homme de toute la France, parce que la France, ce fut aussi le régime de Vichy qui fit abattre tant de statues de Jaurès et que l’esprit de Vichy, on l’a entendu maintes fois sous le précédent mandat présidentiel et, on en a eu confirmation lors des récents scrutins, cet esprit est encore très présent dans notre pays.
Non, Jaurès n’est pas l’homme du nationalisme chauvin et cocardier de Déroulède et de l’Action française. Non, Jaurès n’est pas l’homme du libéralisme économique, de la dictature des marchés et de la finance. Jaurès n’appartient ni au FN, ni à l‘UMP, ni au PS. Jaurès appartient à celles et ceux auxquels il a consacré toute sa vie jusqu’au sacrifice suprême. Jaurès appartient au peuple, au peuple des exploités, au peuple des précaires d’hier et d’aujourd’hui. Et à lui seul.
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