Jan 27

La Gauche malade de la peste des primaires

Tribune parue sur le site du Nouvel Obs le 27 janvier 2016

agaurepspromethee.wordpress

François COCQ et Francis DASPE sont respectivement Président et Secrétaire général de l’AGAUREPS-Prométhée (Association pour la Gauche Républicaine et Sociale-Prométhée)

 

« Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ». Et si la fable eut compté son cabri de 2017, celui-ci aurait ânonné : « Primaires, primaires, primaires ! ». Depuis le début de l’année, à gauche, chacun y va de sa proposition en la matière. Une vraie pandémie.

Le mimétisme et l’effet de mode ne suffisent pas à expliquer cet engouement pour le processus. Celui-ci repose sur un effet dilatoire évident : pour les initiateurs des appels différents et variés, le procédé de désignation règlerait sur le fond la question de l’orientation politique. En se focalisant sur les outils, on en oublie l’objet !

La règle de base d’une primaire étant que celles et ceux qui concourent sont appelés à se ranger derrière celui ou celle qui est désigné-e, la méthode ne peut permettre de trancher qu’entre des individus, au mieux des représentants. Mais en aucun cas entre des orientations qui pourtant sont de plus en plus divergentes au sein de la gauche. La primaire ne représente dès lors qu’un poste avancé de la « compétition électorale » qui, d’élection en élection, ne sert plus qu’à désigner ceux qui mettent en œuvre des politiques qui au final se confondent.

Tout concourt pourtant à ce que 2017 soit le moment d’une vraie « dispute politique ». La politique économique libérale assumée de François Hollande et de ses gouvernements, le positionnement par rapport à l’Union européenne et à ses traités, la constitutionnalisation de l’état d’urgence et de la déchéance de nationalité, pour n’en citer que quelques uns, sont autant d’éléments structurants du débat public. Pris un à un par les protagonistes d’une primaire, ils ne recouvrent pas une même unité d’action pourtant si nécessaire. Sera responsable devant le pays celui ou celle qui affirmera la cohérence d’un projet qui puisse former un tout et non celles et ceux qui juxtaposent des accords-désaccords pour mieux les passer par pertes et profits et les ranger ensuite dans un même sac.

La primaire est par ailleurs un instrument habile pour faire table rase du passé. Dès lors qu’ils concourraient, les uns se soustrairaient à l’héritage du quinquennat qu’ils ont porté ou contribué à mettre en œuvre, les autres à l’opposition factice qui les a vus fronder, d’autres encore aux atermoiements de leur organisation et au débat entre leurs militants. Les plus retors misent sur le caractère excluant d’une méthode qu’ils présentent pourtant comme inclusive pour mieux saper là la légitimité du Président sortant, plus loin celle de celui qui avec les 4 millions de suffrages qui se sont portés sur sa candidature en 2012(i) semble le seul à même d’incarner une autre voie à gauche.

Certes, la monarchie présidentielle est un régime pervers dont il faut se dédire. Pour autant, en assimiler les règles pour mieux le combattre et le faire tomber ne saurait contraindre à en promouvoir les pires travers de « l’entre-soi spectacularisé ». La primaire est un exercice politicien par excellence qui n’a rien à voir avec le renouvellement des pratiques. Au contraire, elle généralise les plus mauvaises. Elle contribue en cela à ce que la politique éteigne le politique.

Les Primaires masquent ainsi bien mal sous un vernis vertueux les calculs politiciens qui président aux désignations pour les législatives. Pour préserver leurs intérêts matériels futurs, ici un petit groupe parlementaire, là un strapontin ministériel, tous sont tenus de bander les muscles et d’être sur la photo. Qu’importe le résultat, il faut en être sous peine de disparaître. Les primaires imposent ainsi la multiplication des candidatures car la présidentielle n’est pas leur objet réel.

Les primaires sont enfin la négation de la souveraineté populaire. Si l’ambition de mobilisation des énergies, de sensibilisation aux enjeux politiques, d’implication des citoyens est louable et nécessaire, celle-ci ne peut se fait in fine au détriment de la prérogative de décision qui revient au peuple dans l’élection. En faisant trancher en amont non pas sur des orientations mais sur des personnes, on retire au peuple la possibilité réelle de choix qui doit pouvoir s’exprimer le jour du scrutin. Ainsi, en soustrayant aux citoyen-ne-s leur liberté de vote du premier tour et en les contraignant à s’inscrire de gré ou de force dans le cadre du nouveau tripartisme, la primaire n’est rien de plus qu’une vulgaire resucée du vote (prétendument) utile et contribue à l’assèchement démocratique.

Au petit jeu de la primaire aussi, « selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ».  On comprend dès lors que la primaire est l’ultime avatar qui permet de maintenir la définition de l’échiquier politique sous la coupe d’effets de système. Pour que 2017 marque enfin un renouveau démocratique, il faut au contraire que s’exprime aux yeux de tous une saine « dispute politique » que seul le peuple, par la force de son indivisibilité, est à même de trancher et de conférer une légitimité.

 

  • Jean-Luc Mélenchon a recueilli en 2012 3 984 822 voix soit 11,10 % des suffrages exprimés

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Jan 27

Sous le salaire des enseignants, le démantèlement du système éducatif

Tribune parue le 26 janvier 2015 sur Marianne.

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La question salariale est à l’origine de l’appel à la grève intersyndicale dans la fonction publique du 26 janvier 2016. Il n’est pas courant qu’elle soit aussi résolument assumée par le monde enseignant. Souvent l’emporte d’abord la préoccupation des élèves et une forme de lassitude, face aux accusations répétées de « corporatisme » dès qu’il s’agit de la défense du salaire. Les enseignants renoncent ainsi fréquemment à défendre leur salaire. Pourtant, de cette défense dépend celle du service public républicain d’éducation. Les revendications salariales des enseignants sont ainsi d’intérêt général.

Le salaire des professeurs s’est considérablement réduit. Un enseignant certifié en début de carrière gagne aujourd’hui 1,2 fois le SMIC. C’était deux fois le SMIC il y a trente ans. Depuis 2010, le gel du point d’indice a conduit en moyenne à la perte de l’équivalent d’un salaire mensuel chaque année. Entre 2000 et 2013 la France détient le record à la baisse de l’évolution du salaire réel des pays de l’OCDE : – 11% ! Dans le même temps, ils augmentaient de 14% en moyenne dans les pays membres de cette organisation. Il est vrai que le salaire net lui même est en baisse sous l’effet de l’augmentation du prélèvement pour pension civile. Loin des discours de François Hollande à propos de la priorité donnée à l’école, l’austérité salariale frappe de plein fouet l’ensemble de la fonction publique. Dans ce domaine comme dans tant d’autres, la politique de l’actuel Président de la République poursuit celle de son prédécesseur.

Après le leurre du « travailler plus pour gagner plus » des années Sarkozy qui s’était accompagné d’un recours plus important aux heures supplémentaires, le gouvernement PS s’est engagé dans l’introduction de primes au mérite : les « indemnité pour mission particulières ». Attribuées par le conseil d’administration des établissements, et donc en dernière instance par le chef d’établissement, leur montant varie d’un collège et d’un lycée à l’autre. Une part de la rémunération des enseignants est donc désormais fixée localement et individuellement. Il s’agit d’une véritable rupture idéologique dont l’objectif est de convaincre les enseignants eux-mêmes que la reconquête de leur pouvoir d’achat passe par d’autres canaux que l’action collective. Au nom de l’adaptation aux nouvelles réalités du métier promue par les libéraux, il leur est suggéré d’accepter de nouvelles « missions » pour améliorer leur pouvoir d’achat en espérant des indemnités souvent dérisoires, austérité oblige.

Heures supplémentaires, missions hors statut, primes au mérite, autant de fausses solutions qui concourent insidieusement au démantèlement de l’ensemble du système éducatif. Elles accompagnent en effet la réduction des postes, la territorialisation du système éducatif, le renforcement de la logique managériale et les atteintes à la liberté pédagogiques, la mise en concurrence des personnels. Aborder la question salariale c’est donc mettre à jour l’ensemble des mécanismes de sape des fondements l’Ecole de la République.

Pour le Parti de Gauche, la question salariale constitue donc un enjeu de tout premier plan. Elle dépasse les enjeux de pouvoir d’achat et de reconnaissance du travail fourni. Elle transcende même la délicate question de l’attractivité du métier à un moment où la promesse du recrutement des 60 000 postes ne sera pas tenue. Pour le Parti de Gauche, la revalorisation financière du métier doit passer par la revalorisation du point d’indice, c’est à dire une hausse égalitaire des salaires pour tous les personnels de l’éducation nationale. Voilà pourquoi nous manifesterons mardi 26 janvier au côté des organisations syndicales revendiquant la hausse des salaires de la fonction publique. Car c’est défendre l’Ecole de la République.

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Jan 25

Contre le « supermarché du ski », un projet écosocialiste pour les hauts-cantons

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Le Parti de Gauche 66 s’inquiète du projet de Grand Domaine Skiable des Pyrénées Catalanes en Haut-Conflent, Cerdagne et Capcir. Il prévoit la création de liaisons inter-stations entre Font-Romeu, Bolquère, Les Angles et Formiguères.

C’est un projet anachronique et sans issue. L’option du « tout-tourisme » a été un échec dans les Pyrénées-Orientales, contribuant à la paupérisation du département. Le « tout-ski » dans les hauts cantons le sera également.

L’impact environnemental est particulièrement préoccupant avec ce genre de projet surdimensionné ne prenant pas en compte les réalités de ces territoires ruraux.  Toutes aussi graves et encore plus sous-estimées, les répercussions sociales sur les conditions de vie quotidienne des populations seront catastrophiques. Les activités économiques seront amenées à péricliter, et en conséquence les services publics de proximité à disparaître.

Au contraire, la diversification des activités dans ces territoires est indispensable. Le Haut-Conflent, la Cerdagne et le Capcir doivent prendre en compte les 3 piliers du développement durable (économique, social, environnemental) sans en privilégier un seul par des réflexions à courte vue au détriment des deux autres.

L’avenir des hauts cantons du Haut-Conflent, de Cerdagne et du Capcir passe par l’écosocialisme! Le PG 66 fera des propositions concrètes d’ici peu pour faire vivre son projet écosocialiste dans le canton des Pyrénées catalanes.

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Jan 23

Soutien aux enseignants en grève le 26 janvier 2016

Francis DASPE, candidat du rassemblement de la Gauche citoyenne, écologiste et solidaire (PG, EELV, Ensemble) dans le canton 10 de Perpignan Saint-Martin Canohès

Francis DASPE, candidat du rassemblement de la Gauche citoyenne, écologiste et solidaire (PG, EELV, Ensemble) dans le canton 10 de Perpignan Saint-Martin Canohès

Le Parti de Gauche 66 apporte son soutien aux revendications des personnels de l’Education nationale exprimées dans le cadre de la grève de la Fonction publique du 26 janvier 2016.

Dans l’enseignement aussi, la revalorisation des salaires passe par celle du point d’indice, gelé depuis six ans, ce qui correspond en moyenne à la perte d’un salaire par an.

Dans le même temps, la contre-réforme du collège doit être abrogée. Elle accentue la vision minimaliste et utilitariste des savoirs, la territorialisation et l’autonomie du système éducatif aggravant ainsi les inégalités. Elle remet en cause l’identité du métier d’enseignant, attaché à la transmission de savoirs disciplinaires et prépare un collège au rabais pour les élèves.

Au moment où les établissements prennent connaissance de leurs DHG (dotations horaires globales), le PG 66 rappelle que l’Ecole de la République doit bénéficier de priorités budgétaires aux antipodes des choix d’austérité du gouvernement Valls.

A quand le vrai changement ?

Francis DASPE, président de la Commission nationale Education du PG

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Jan 21

Quel Conflent écosocialiste ?

Conflent

Le Parti de Gauche Conflent se félicite du score honorable obtenu aux dernières élections régionales par la liste « Nouveau Monde en commun » menée par Gérard Onesta (11,44% à Prades). Ces scores dans le Conflent sont supérieurs aux scores départemental (9,50%) et régional (10,26%).

Les efforts que les militants du PG, actifs sur les marchés et lors des opérations de distributions dans les boîtes aux lettres, présents pour les collages d’affiches, ont fourni, se sont vus ainsi récompensés.

Le PG du Conflent entend prolonger la dynamique. Il organise une réunion publique de débats et d’échanges mercredi 27 janvier 2016 à Prades, à 19 heures, salle Eyt (rue San Juan de Porto Rico). Le thème portera sur « Quel Conflent écosocialiste ? ».

Avec la présence de Francis Daspe, co-secrétaire départemental du PG 66, et Alain Prat de Riu, délégué pour le Conflent du PG.

Entrée libre.

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Jan 20

Lettre aux parlementaires des Pyrénées-Orientales en vue de la réforme constitutionnelle portant sur l’état d’urgence et la déchéance de nationalité

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A Perpignan, le 20 / 01 / 2016

Madame, Monsieur les députés des Pyrénées-Orientales,

Madame, Monsieur les sénateurs des Pyrénées-Orientales,

 

Le Parti de Gauche 66 interpelle en ce début d’année plus particulièrement les parlementaires de la majorité pour les inviter  à demander au Président de la République et au Premier ministre de renoncer à leur projet de modification de la Constitution concernant l’état d’urgence et la déchéance de nationalité.

A défaut, nous leur demandons, en y associant les parlementaires de l’opposition, de ne pas voter le 3 février prochain pour cette mesure qui remettrait en cause les principes républicains les plus élémentaires.

On nous parle de mesure symbolique. C’est justement par son caractère symbolique que cette mesure créant une distinction entre citoyens est à la fois dangereuse et inacceptable. Inacceptable,  pour tous ceux qui considèrent qu’il n’existe que des citoyens à part entière quelle que soit leur origine. Dangereuse, parce qu’en créant de fait une telle discrimination, elle incite à des comportements pour le moins nauséabonds qui nous rappellent de tristes périodes.

On nous parle d’urgence. C’est à la Loi républicaine égale pour tous de répondre à l’urgence. Changer la Constitution ne peut pas être une mesure d’urgence. Au contraire, elle constitue le fondement de notre démocratie et de notre contrat social : ses modifications ne peuvent donc être dictées par les évènements, aussi dramatiques soient-ils, ni être engagées sans un vrai débat démocratique. La Constitution est également garante de notre liberté et de notre droit d’expression : inscrire l’état d’urgence dans la Constitution est un acte  liberticide que nous ne pouvons accepter.

Ce n’est pas de mesures symboliques dont nous avons besoin, ni d’un durcissement sécuritaire de la loi  qui touchera beaucoup plus de citoyens que les seuls terroristes, mais bien de mesures concrètes pour répondre à la situation et redonner à l’Etat la capacité de faire appliquer nos lois.

Les politiques de réduction des dépenses publiques ont impacté de manière drastique les moyens des services de police, de justice, d’éducation et d’aide sociale.  Ce sont donc ces moyens qu’il faut renforcer  pour que les Services Publics puissent exercer leurs missions dans la sérénité, pour que les libertés individuelles soient protégées par le contrôle des magistrats, pour qu’aucun jeune vivant sur notre territoire ne se sente exclu, que chacun trouve sa place dans notre société.

Nous vous demandons, Madame, Monsieur, en votre qualité d’élus de la République, de prendre vos responsabilités pour apporter les vraies réponses à la situation du pays et préserver l’unité nationale. Cela passe <par le refus de voter en faveur de la réforme constitutionnelle qui vous sera proposée.

Soyez assurés, Madame, Monsieur, de l’expression de nos plus sincères salutations républicaines.

Dans l’attente de votre réponse, que vive concrètement dans le cœur et l’esprit de chacun d’entre nous la devise républicaine « Liberté, Egalité, Fraternité » que nous avons en partage !

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Jan 14

Solidarité avec les huit de Goodyear, pour l’amnistie sociale : l’honneur d’être pleinement de gauche

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Le Parti de Gauche 66 s’indigne du verdict de ce 12 janvier 2016 qui condamne huit des anciens salariés de Goodyear à 24 mois de prison dont neuf fermes. Afin d’amener l’entreprise Goodyear à renégocier un PSE (plan de sauvegarde de l’emploi), ils avaient retenu pendant 30 heures leur patron. Pourtant, en juin 2015, l’entreprise Goodyear avait été condamnée à suspendre le démantèlement de l’usine d’Amiens-Nord et à payer la somme de 4500 euros (soit 50 euros versés à chacun des 90 plaignants…).

Ce verdict est scandaleusement disproportionné. Il relève bien d’une justice de classe. D’un côté, 4500 euros pour avoir fermé une usine rentable puis voulu casser l’outil industriel, de l’autre neuf mois de prison ferme pour avoir séquestré le patron coupable !

Comment ne pas y voir la volonté de criminaliser l’action syndicale pour intimider les mouvements sociaux comme à Air France ? Dans les deux cas, le pouvoir politique est en cause puisque c’est le procureur de la République qui est à l’origine de la poursuite des ex-salariés de Goodyear. Cette dérive s’était accélérée sous le quinquennat d’airain de Nicolas Sarkozy. Au lendemain de son élection à la présidence de la République, François Hollande avait pourtant promis à Jean-Luc Mélenchon de mettre fin à cette période noire pour l’action syndicale en procédant à l’amnistie sociale pour faits de syndicalisme.  C’était il est vrai peut-être un moment où, du moins en paroles, la finance était encore l’ennemie…

Nous ne doutons pas que vous partagiez une même indignation témoignant d’une fibre sociale. Il en va de l’honneur de la gauche dont la boussole doit être la défense résolue du monde du travail. Nous vous demandons à cet effet d’engager l’exécutif de la collectivité territoriale que vous dirigez à apporter son soutien public aux huit de Goodyear. En tant que parlementaires, nous vous demandons d’exiger du gouvernement la fin de la criminalisation de l’action syndicale et le vote d’une loi d’amnistie sociale pour faits de syndicalisme.

La gestion d’une collectivité locale, département ou région, ne saurait être en effet déconnectée des enjeux de politique nationale.

Mesdames, ne doutant pas de votre attachement à la défense des salariés et de l’action syndicale, nous vous serions reconnaissants d’engager de telles initiatives en faveur d’une véritable démocratie sociale plus que jamais menacée par les exigences décomplexées et exorbitantes du MEDEF.

Veuillez recevoir, Mesdames, nos plus sincères salutations républicaines et sociales.

 

Francis DASPE

Co-secrétaire départemental du PG 66

Co-délégué régional du PG Languedoc-Roussillon  

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Jan 11

2016 : le jour d’après, l’année d’avant. La gauche a besoin d’une dispute politique

Tribune parue sur Marianne le 11 janvier 2016.

agaurepspromethee.wordpress

François COCQ et Francis DASPE sont président et secrétaire général de l’AGAUREPS-Prométhée (Association pour la Gauche Républicaine et Sociale – Prométhée)

 

Pas de trêve des confiseurs pour François Hollande. Le 23 décembre, le Président  faisait allégeance à la domination culturelle de l’extrême-droite en adoubant la déchéance de nationalité pour les binationaux issus du droit du sol. Cette manœuvre acte l’abandon définitif de la recherche de construction d’un « sens commun » humaniste et républicain pour mieux voguer dans le « bon sens » de l’air du temps. François Hollande va ainsi à la facilité en coupant par les chemins de traverse du reniement, cherchant à apparaître comme un objet de consensus par delà la gauche et la droite face au FN.

Les régionales de décembre invalident pourtant cette stratégie. Elles nous enseignent que 2017 sera le moment de la grande déflagration. Soit le FN accèdera au pouvoir, soit sa dynamique sera entretenue et il deviendra donc inarrêtable… soit son élan aura été brisé.

Les 6 à 6,8 millions de voix du FN aux régionales rendent en effet caduque l’analyse réductrice de la simple capacité de Marine le Pen à mobiliser son électorat : elle étend, développe et enracine celui-ci. Pire : la projection du résultat sur le taux de participation de la présidentielle (79,4% contre 49% aux 1ers tours) ouvre la voie à un franchissement de seuil quantitatif qui  placerait le FN dans les étiages des candidats Sarkozy et Hollande en 2012. Les dernières enquêtes attestent que les abstentionnistes se prononceraient de manière globalement similaire aux votant s’ils se rendaient aux urnes. Enfin, les dynamiques de deuxième tour observées aux régionales là où les candidatures FN étaient crédibilisées par les scores de premier tour attestent que le plafond de verre du scrutin majoritaire est prêt à voler en éclat.

La droite n’est  pas en état de mettre un terme à cette avancée. Elle sort défaite des régionales. La carte du vote FN, de l’Est à la Méditerranée, se superpose ainsi à celle des voix de Sarkozy en 2007. Surtout, la droite est prise idéologiquement en étau entre la droitisation du PS et son alignement sur le FN. Là où comme toute force institutionnelle la droite tire sa force de sa prétendue unité devant l’opinion, celle-ci semble inatteignable tant le désaccord idéologique et donc stratégique est vif en son sein. Une double candidature à la présidentielle y semble inévitable.

L’autre leçon des régionales, c’est que le PS semble avoir résisté. Mais ce qui lui confère son inertie n’est pas tant ce qu’il véhicule que la valeur refuge qu’il occupe toujours au sein du signifiant « gauche ». Là encore, les dynamiques de second tour après les réflexes de vote utile du premier attestent que « la gauche » en tant qu’idée et cadre reste un élément structurant de positionnement pour une large part du corps électoral. Plus que le PS, c’est donc l’idée même de gauche qui s’est imposée lors des régionales même si elle reste orpheline d’une incarnation qui lui permettrait de dépasser ce qu’elle est pour fédérer le peuple et le mettre en mouvement.

Voilà qui rebat les cartes dès lors qu’un second tour de la présidentielle entre le FN et un-e candidat-e de gauche apparait comme une perspective crédible. Or si François Hollande s’imposera au PS dans le cadre du jeu des partis, et donc d’abord du sien, quelle perspective sa candidature dessine-t-elle ? Au pire il sera la victime expiatoire du FN au 1er ou au second tour. Au mieux le faire valoir qui retardera l’échéance. En aucun cas celui qui peut briser la domination des esprits imposée par l’extrême-droite. Ses incartades de Noël sont là pour le rappeler. La division qu’il impose sur ce sujet à son propre camp aussi.

2017 ne peut donc s’apparenter à la reproduction d’une « compétition électorale » à gauche, a fortiori sous la forme d’une primaire qui en serait l’un des avatars pour occulter les enjeux réels. Elle doit au contraire être l’occasion d’une « dispute politique » salvatrice dans le cadre de la campagne présidentielle qui constituera le grand moment de cristallisation citoyenne.

La « gauche » n’a pas vocation à être corsetée mais doit au contraire être le terreau de majorités sociales. C’est elle qui peut permettre de faire résonner la verticalisation peuple-oligarchie qui vibre déjà dans l’âme du grand nombre. Cela passe à la fois par une rupture avec l’ordre établi mais aussi par le fait de se raccrocher au fil de l’universalisme républicain. Bref restaurer d’un côté dans les âmes et dans les faits la souveraineté populaire et, parce qu’en termes d’histoire et d’héritage les acquis de la gauche sont devenus ceux de la Nation toute entière, renouer d’un autre avec les grandes conquêtes du camp progressiste. C’est à ce prix que le ou la candidat-e de la gauche qui sortira du premier tour sera naturellement plus que cela et qu’il brisera les reins du Front National. François Hollande a délibérément fait le choix de ne pas être celui-là.

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Jan 08

Contre la haine, les valeurs républicaines

entête

Le Parti de Gauche 66 dénonce vigoureusement les actes de profanation de la Grande Mosquée de Perpignan perpétrés dans la nuit du 7 au 8 janvier.

Ces actes, que l’on souhaiterait isolés, s’inscrivent hélas dans un climat ambiant de xénophobie, de stigmatisation, de repli et d’intolérance toujours plus décomplexés. Les dégradations faites il y a quelques semaines à Elne témoignent hélas de l’accroissement de ces dérives.

Tout ce qui fragmente et suture la société, en France comme à Perpignan, doit être évité et, à défaut, combattu avec la plus grande résolution. L’application concrète au quotidien des valeurs républicaines à toutes et tous, sans distinction d’origines, de condition sociales ou de croyances doit devenir une réalité. C’est par le respect de la laïcité et par le renforcement des services publics que nous pourrons nous en rapprocher.  Pour enseigner dans le secteur de Perpignan Nord, je sais à quel point l’Ecole de la République représente pour ces populations un levier d’émancipation auquel elles sont particulièrement attachées.

Le PG exprime soutien et fraternité républicains à toutes les personnes, croyantes ou pas, qui ont pu se sentir agressées par ces actes inqualifiables. En attendant, la pédagogie de la loi républicaine doit servir de boussole en ces temps inquiétants.

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Jan 07

RCP 66 : « charte éthique un jour, charte éthique pour toujours ! »

Alain MIH aux côtés de Francis DASPE

Alain MIH aux côtés de Francis DASPE

Le RCP 66 (Rassemblement Citoyen et Politiques des Pyrénées-Orientales) salue la détermination et le vote des quatre élu(e)s du nouveau Conseil Régional Languedoc-Roussillon / Midi-Pyrénées qui, par leur abstention ce lundi 4 janvier, ont pleinement respecté la « charte des élus ». Celle-ci était partie intégrante du programme de la liste « Nouveau Monde en Commun » (NMC) menée par Gérard Onesta.

 

Bien que cette charte engage essentiellement  les élu(e)s du rassemblement NMC dont le programme co-élaboré par les citoyens est limpide à ce sujet, le refus de tout cumul de mandat se trouve ainsi confirmé. L’indispensable renouveau des pratiques politiques, affirmé par beaucoup, le soir du premier tour des Régionales est une nouvelle foi mis à mal par les pseudo-réalités d’une classe politique gélifiée dans ses comportements.

 

Nous constatons, encore et toujours, qu’il est plus facile d’accuser des élu(e)s de « postures » que de réellement commencer à modifier le message envoyé au peuple … entre deux élections. Ces quatre élu(e)s, par leur attitude digne et respectueuse, ont également contribué à démontrer l’obsolescence de cette 5éme République en voie de … déchéance.

 

Pour le RCP 66, la règle édictée à l’occasion des Régionales, « charte éthique un jour, charte éthique pour toujours », constitue notre seule boussole !

 

Alain MIH, animateur du RCP 66 

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