Le Parti de Gauche 66 dénonce les mesures envisagées par les pouvoirs publics en réaction à l’épidémie de grippe aviaire touchant les élevages de canard. Elles ne sont pas à la hauteur des enjeux. Ce serait le cas des exonérations de cotisations sociales, véritables pis-aller relevant de l’aumône, et c’est le cas des directives sanitaires qui imposent l’interruption de l’activité pour assainir les élevages (en réalité 6 mois de chômage forcé !).
Elles remettent en cause la survie des petits producteurs familiaux manquant de trésorerie. Elles favoriseront un effet d’aubaine pour la filière agro-industrielle qui pourra de la sorte écouler les stocks de foies gras et de magrets entreposés dans les frigos. Au final, cette crise contribuera à restructurer la filière en éliminant les petits producteurs fermiers opposés à l’industrialisation de la production. Elles renforceront donc la cause même de la crise : l’industrialisation de la filière qui, par la concentration des élevages intensifs et la circulation tous azimuts des volailles sur le territoire européen, augmente les risques sanitaires.
Les autorités sanitaires doivent prendre leurs décisions au cas par cas des élevages qui ne sont pas concernés par cette industrialisation. Les élevages des Pyrénées-Orientales, tous des petits producteurs situés dans le Conflent, la Cerdagne ou dans les Aspres, n’ont pas à être impactés par l’interdiction d’approvisionnement en canetons. La procédure de déclaration de calamité agricole doit servir de base à un véritable soutien des petits producteurs afin de maintenir leur viabilité financière.
A une agriculture industrielle, opposons une agriculture paysanne avec des paysans nombreux sur le territoire garants d’une alimentation de qualité, du maintien de l’économie, du tissu social et des services publics en milieu rural.
A une agriculture productiviste, opposons une agriculture écosocialiste reposant sur la relocalisation des productions, les circuits courts pour des consommations de proximité, la saisonnalité et la traçabilité des productions.
Catherine DAVID et Francis DASPE, co-secrétaires départementaux du PG 66