Par Francis DASPE
Les ministres des finances de la zone Euro ont lancé un ultimatum à la Grèce pour la forcer à accepter « l’extension du programme d’aide en cours ». En d’autres termes, la sinistre Troïka (Commission, FMI, Banque centrale), foulant aux pieds l’expression souveraine du peuple grec, exige la poursuite et l’approfondissement des politiques d’austérité qui ont pourtant causé tant de dégâts sociaux.
Ces politiques « austéritaires », alliant le dogme aveugle de l’austérité et l’autoritarisme le plus méprisant à l’égard des peuples, n’ont plus de limites. Cela avait commencé avec les plans « d’ajustements structurels » imposés aux Etats africains ; cela s’était poursuivi avec l’extension des mêmes mesures à l’Asie du Sud-est et l’Amérique latine dont l’exemple le plus fameux fut l’Argentine ; désormais c’est au tour des Etats européens dont on nous affirmait qu’ils en seraient toujours à l’abri !
Sans tomber dans un relativisme de mauvais aloi et dans un anachronisme coupable, excès dont mes formations politique, républicaine, et professionnelle, historique, sont censées me préserver, il n’est pas possible de ne pas se remémorer le poème du pasteur allemand Martin Niemöller : « Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste. Lorsqu’ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate. Lorsqu’ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste. Lorsqu’ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester. ».
Nous n’étions ni Africains, ni Argentins, ni Grecs. Mais si les peuples ne donnent pas un coup d’arrêt résolu à l’austérité, celle-ci nous broiera un jour. Nous aussi passerons à la moulinette.
La France doit soutenir le nouveau gouvernement grec dans son courageux combat. Au lieu de cela, ce sont deux Français, anciens ministres de l’économie, qui se font les porte-flingues de la Troïka : le socialiste Pierre Moscovici devenu commissaire européen, la sarkozyste Christine Lagarde devenue directrice générale du FMI. C’est une infamie et une ignominie.
Nous devrions tous être des Grecs. Ces porte-flingues de l’austérité ne sont pas les amis de Syriza et du peuple grec. Ils font tout pour lui maintenir la tête sous l’eau. Le peuple français doit se mobiliser pour la défense de son homologue grec et de son gouvernement légitime dirigé par Alexis Tsipras. Le 25 janvier, dans les urnes, les Grecs avaient rejeté l’austérité. Le 22 mars prochain, à l’occasion des élections Départementales, les Français pourront en faire de même en distinguant les vrais amis de Syriza de ses faux soutiens !