Le Parti de Gauche 66 exprime ses plus vives inquiétudes quant à la réforme de l’orientation en premier cycle universitaire présentée par le gouvernement. Les contorsions dilatoires autour des capacités d’accueil, des remises à niveau obligatoires par des cours en ligne ou des parcours aménagés cachent mal le point aveugle de ce « plan » : l’absence de moyens pérennes.
Ce projet est centré sur le « contrat de réussite pédagogique individuelle », la modulation des cursus et les modalités de sélection à géométrie variable. Son véritable objet vise à détruire ce qui reste de l’unité du service public de l’université. C’est un avant-goût de la loi annoncée pour l’an prochain qui officialisera la partition du Supérieur avec les « universités de recherche » sélectives d’un côté et de l’autre le service public paupérisé des « universités de bassin », où seront massés les étudiants refusés dans les établissements du premier type. On sait d’emblée dans quelle catégorie sera classée l’Université de Perpignan !
Cette réforme a tout d’une usine à gaz. La multiplication des étapes et des interlocuteurs aggravera l’insécurité des lycéens. Tant que les budgets ne seront pas revalorisés afin d’augmenter les capacités d’accueil pour faire face aux besoins réels, même si le mot sélection n’est pas prononcé, la chose sera bien une réalité tenace. L’engorgement des tribunaux administratifs, l’explosion du nombre d’étudiants mal-logés ou SDF après avoir été acceptés in extremis en septembre s’amplifieront.
Le Parti de Gauche 66 estime que le succès de tous les étudiants passe par une augmentation drastique du budget des universités, avec un recrutement massif d’enseignants-chercheurs et la construction de locaux. Il porte l’idée de la mise en place d’une allocation autonomie permettant aux étudiants de se concentrer sur leurs études. Reconstruire un service public national fort, ouvert et unifié : voilà l’urgence pour réussir le défi de la qualification et de l’émancipation.