Le Parti de Gauche 66 s’interroge sur le bilan négatif de la loi Peillon dite de refondation votée en 2013. Le ministère de l’éducation nationale vient d’organiser les « journées de la refondation de l’école ». La loi reposait sur 4 piliers.
Elle devait garantir « la réussite scolaire pour tous ». Trois ans plus tard, avec la réforme des rythmes scolaires, elle aura installé une école à géométrie variable, dans laquelle l’égalité de traitement des élèves n’est plus.
Elle devait conduire à la mise en place d’ « un système juste et efficace ». Or jamais les inégalités socio-scolaires n’auront été aussi grandes. Dans un tout récent rapport, l’Unicef classe la France 35e sur 37 pays de l’OCDE pour les performances des élèves en fonction de leur milieu social.
Elle devait placer « les élèves au cœur de la refondation ». Ces derniers doivent depuis se satisfaire d’un « socle commun » introduit par la droite, véritable SMIC éducatif, porteur d’une vision minimaliste et utilitariste des savoirs.
Elle devait enfin s’appuyer sur des « personnels formés et reconnus ». Trois ans plus tard, la promesse des « 60 000 postes » s’est perdue dans les limbes de l’austérité. Si le retour de la formation initiale est à mettre au crédit de ce gouvernement, la paupérisation de la condition enseignante a conduit à la perte d’attractivité du métier.
La loi Peillon a engagé la territorialisation de l’école et organisé sa soumission aux impératifs de l’austérité. Elle a accompagné les renoncements à revenir sur les contre-réformes de la droite dès les premiers mois du quinquennat : lycée, bac pro, loi Carle etc.
Contraire à l’intérêt général et à l’idéal émancipateur que nous associons à toute politique éducative, la refondation fut destruction. C’est donc sur des bases idéologiques opposées à celles qui ont prévalues sous Hollande qu’il faudra reconstruire l’école de la République.
Francis DASPE, président de la Commission nationale Education du PG