Le principal enseignement du premier tour des élections départementales, dans les Pyrénées-Orientales comme partout en France, réside dans l’abstention abyssale. Elle témoigne tout d’abord, et ce n’est pas une surprise, de la gravité de la crise démocratique. Elle sanctionne également l’insuffisance des offres politiques. Elle répercute enfin les conditions catastrophiques dans lesquelles la campagne et le scrutin ont été organisés par le gouvernement, avec de nombreuses insuffisances. Cette « grève civique » constitue une urgence structurelle à laquelle il convient de donner des réponses concrètes. Une refonte de nos institutions et de nos pratiques s’impose, dans la logique du passage à une 6° République s’appuyant sur la souveraineté et l’implication populaires.
Pour le second tour, La France Insoumise accorde une totale confiance dans la sagesse de ses électeurs qu’elle remercie chaleureusement d’avoir voté en faveur de ses candidats. Ne s’estimant pas propriétaire des voix de ses électeurs, considérant que les consignes de désistement révélatrices de la survivance d’un ancien monde politique sont vaines et dérisoires, La France Insoumise trace une ligne claire : pas une voix ne doit aller à l’extrême droite, aller voter reste un devoir civique.
Les résultats obtenus par La France Insoumise n’ont pas permis de faire triompher la nécessaire alternative sociale, écologique et démocratique qu’elle avait construite. Cependant, l’alliance avec la GDS (Gauche démocratique et sociale), qui valait aussi bien pour les départementales que les régionales, et l’entente partielle avec le pôle écologique (EELV et Génération.s) en vue de rationaliser les candidatures dans certains cantons, a permis de proposer aux électeurs des Pyrénées-Orientales une offre politique différente et alternative. Deux aspects positifs sont à retirer de la séquence des élections départementales. La France Insoumise a pu affirmer une présence sur l’ensemble du territoire du départemental, renforçant de ce fait son ancrage politique ; elle a fait preuve d’une incontestable crédibilité en matière programmatique, avec de multiples propositions concrètes, quand d’autres se contentaient de généralités et oubliaient les compétences du département.
Répondre à ces urgences immédiates et structurelles relève d’une cause d’intérêt général. Il en va du maintien de la res publica, ou de ce qu’il en reste. A cet effet, La France Insoumise bascule dès à présent dans la nouvelle séquence politique qui s’ouvre, avec les élections présidentielle et législatives de 2022. Il s’agira de renouer avec la formidable espérance suscitée en 2017 par la candidature de Jean-Luc Mélenchon, le programme « L’Avenir en commun » et la stratégie de révolution citoyenne.
Pour La France Insoumise, Francis DASPE