Pour relever les défis de l’attractivité et de l’image de marque du département, les responsables politiques promettent de manière mécanique et pavlovienne, de développer le tourisme. C’est une forme de paresse intellectuelle. En effet, les Pyrénées-Orientales illustrent l’échec du choix de faire du tourisme un antidote à toutes les insuffisances et les manques d’imagination des décideurs politiques et économiques. L’option du « tout-tourisme » s’est révélée une impasse, et même parfois un obstacle à une pourtant indispensable diversification du tissu économique local. Le constat est sans appel : avec des emplois mal payés, précaires, saisonniers, ces choix ont aggravé la pauvreté et le sous-emploi dans le département.
Dans cette campagne des élections départementales (et régionales…), la paresse est toujours de mise. On assiste à une litanie de slogans vides de sens et de contenus : tourisme durable, tourisme raisonné, or bleu, or blanc etc. Et de promettre ici une marque, là un parc de plus ou un festival nouveau, sans savoir concrètement ce qu’il y a derrière et de quoi il en retourne.
Le tourisme de masse n’est pas le problème en soi. Car derrière les critiques de ce concept, après l’avoir encensé, affleure un refus de voir venir des catégories populaires venir. Le problème fondamental réside dans la conception de « mono-industrie » du tourisme valorisée par défaut d’imagination.
Il est indispensable d’intégrer la question touristique dans une vision systémique, en y incluant les enjeux liés à l’agriculture, à la culture et à l’environnement. Comment parler sérieusement de tourisme si la préservation des terres agricoles, la valorisation des circuits courts et le maintien d’une agriculture paysanne écologique ne sont pas des préoccupations premières ? Comment parler sérieusement de tourisme si des stratégies de lutte contre la pollution et la bétonisation, des dispositifs de protection des espaces naturels, des mesures pour surmonter les contraintes liées au réchauffement climatique ne sont pas pris en compte ? Comment parler sérieusement de tourisme si les atouts liés au patrimoine, à l’histoire et aux différentes cultures populaires ne sont pas mieux valorisés ?
Une vision systémique possède l’avantage d’agir de concert sur plusieurs leviers, en gardant présent à l’esprit le rôle majeur d’hommes et de femmes dans un tel « écosystème touristique » qui reste à élaborer. Les axes prioritaires de « l’écosystème touristique » sont un tourisme liée à la pluri-activité, un tourisme 4 saisons, un tourisme favorisant la relocalisation des productions et des activités, un tourisme contribuant à redonner du pouvoir d’achat. Bref un tourisme à l’opposé du modèle qui a prévalu jusqu’à présent : saisonnier, précaire, mal payé, destructeur pour l’environnement, ne bénéficiant que peu aux populations locales.
Pour le tourisme aussi, La France Insoumise veut offrir une alternative à ce qui se fait (mal) aujourd’hui et à ce qui pourrait se faire (encore plus mal) demain…
Francis DASPE, candidat sur le canton 10 de Perpignan-5 Canohès