Le gouvernement projette une expérimentation dès la rentrée 2021 dans les académies de Lille, Nantes et Marseille, visant au remplacement des REP (réseaux d’éducation prioritaire) par un contrat entre Rectorat et établissements. Cela conduira, dès 2022, à la suppression de la carte des REP. La mesure s’inscrit dans le prolongement de la réforme de l’éducation prioritaire de 2014 (sous Hollande) et du dispositif ECLAIR (écoles, collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite) mis en place en 2011 par le DGESCO de l’époque, Jean-Michel Blanquer (sous Sarkozy).
Il s’agit de réduire l’éducation prioritaire aux seuls REP+ qui se limiteront aux quartiers labellisés politique de la ville. Pour le reste des établissements dépendant des simples REP, le rapport préconise la fin de l’estampillage national. A la place des REP et selon les projets d’établissements, les académies mèneraient une politique locale contractuelle partageant les moyens budgétaires entre éducation prioritaire liée à des critères sociaux et traitement des problèmes liés à la ruralité. A terme, le département des Pyrénées-Orientales serait fortement impacté.
Outre la remise en cause des statuts des personnels et la poursuite des politiques d’austérité par le biais de cette contractualisation, c’est surtout un moyen de favoriser l’enseignement catholique privé. Cette réforme de l’éducation prioritaire vise à opérer un vaste transfert d’argent à destination de l’enseignement privé, déshabillant tantôt les quartiers urbains les plus pauvres tantôt les zones rurales. Le secrétaire général de l’enseignement catholique Philippe Delorme avait déjà annoncé son entrée dans l’éducation prioritaire ; après la loi Blanquer qui prévoit la prise en charge des maternelles catholiques privées, il obtient de nouvelles largesses.
Cette politique poursuit et aggrave la casse de l’éducation publique par le ministre Jean-Michel Blanquer. En cette journée d’anniversaire de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905, c’est un rude coup qui est porté à la laïcité et à l’école de la République. Le Parti de Gauche demande de mettre en œuvre une politique de l’éducation prioritaire répondant aux besoins éducatifs et d’étendre la laïcité.
Francis DASPE, président de la Commission nationale Education du PG