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Oct 27

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Le savoir émancipateur pour l’école de la 6° République

Aurélien Saintoul Education Perpignan

Le comité de Perpignan du Parti de Gauche 66 organisait une réunion publique mercredi 26 octobre 2016 à Perpignan. Le conférencier, Aurélien Saintoul, membre de la Commission nationale Education du Parti de Gauche, agrégé de Lettres classiques en région parisienne et originaire des Pyrénées-Orientales, animait les débats sur le thème « Lettres classiques en République : enseignement progressiste ou socialement élitiste ? ».

« Cette réunion s’inscrit dans le cadre de la campagne d’action sur l’éducation engagée par le PG 66 depuis la rentrée scolaire », expliquait en préalable le responsable départemental du PG 66 Francis Daspe, par ailleurs auteur du livre paru récemment aux éditions du Croquant, « Manifeste pour l’école de la Sixième République ». C’est dans la logique et le prolongement de cet ouvrage, qui en est déjà à sa 2° édition en ce mois d’octobre 2016 après épuisement de la 1° édition d’août 2016, que s’est mise en place cette campagne d’action départementale.

« A l’heure de la réforme du collège qui entérine une vision minimaliste et utilitariste des savoirs renforcée par le socle commun de compétences, l’enseignement des lettres classiques et des langues anciennes contribue à ouvrir sur l’universel et l’humanisme, à l’opposé des relativismes et des obscurantismes », estimait Aurélien Saintoul. Cet enseignement est formateur pour l’esprit critique, par exemple en étudiant comment un texte traverse l’Histoire en subissant modifications, altérations ou déformations.

Les Lettres classiques transmettent des connaissances tournées vers l’actualité et l’avenir, loin de l’image passéiste qui est parfois véhiculée. Elles permettent, selon Aurélien Saintoul, de « considérer des questions chaudes d’un œil froid ». « Par exemple, en écho aux débats du moment présent, qui sait que le dernier bastion de la romanité lors de la chute de l’empire romain au V° siècle de notre ère, romanité dont les partisans d’une Europe fermée et repliée se targuent dans une perspective exclusive, fut la Tunisie ? », questionnait-il.

Pour l’orateur, les risques d’un enseignement socialement élitiste sont infondés dès lors qu’existe un projet de société prenant en compte la réalité d’une société de classes. Dans ce cas, les menées des déclinistes, des libéraux et des nostalgiques, qui sont souvent les mêmes adeptes de l’école de la distinction sociale et de la ségrégation scolaire, sont disqualifiées. « Le projet d’école de la 6° République fondé sur l’égalité et l’émancipation évite automatiquement ces dérives potentielles ».

Aurélien Saintoul concluait après un échange stimulant avec la salle que cette question participe pleinement à la formulation, à un an de l’élection présidentielle, d’un autre projet pour l’école : une école républicaine et laïque, des savoirs et des qualifications, de la citoyenneté et de l’égalité loin des déterminismes scolaires et sociaux. Francis Daspe allait dans ce sens en précisant que « le savoir est la seule richesse qui augmente pour chacun quand on la partage entre tous ». Il est comme la République, un et indivisible. Et donc pleinement émancipateur.

 

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