Le 17 octobre 1961, vers la fin d’une guerre d’Algérie qui ne voulait pas encore avouer son nom et sa réalité, Paris fut le théâtre d’un massacre décidé par le Préfet de police de l’époque, un certain Maurice Papon. Ce jour là, des milliers d’Algériens, venus en famille, manifestaient pacifiquement contre le couvre-feu discriminatoire qui leur était imposé.
Égalité de traitement, droit à l’indépendance, droit des peuples à disposer d’eux-mêmes étaient leurs revendications. Les charges de police furent particulièrement violentes appuyées par la police auxiliaire, sorte de milice d’état. Pour l’historien Benjamin Stora, plusieurs centaines de personnes perdirent la vie pour avoir eu le mauvais goût d’exiger le respect de leurs droits. Sans compter les arrestations, les emprisonnements et les disparitions qui suivirent durant plusieurs jours.
En ces temps incertains, il importe plus que jamais de prendre de la distance vis-à-vis des discours haineux et de se garder de conclusions hâtives. A l’occasion de ce 55° anniversaire, le Parti de Gauche 66 exige la vérité sur ce crime d’Etat. La vérité ne pourra être connue qu’à partir du moment où les archives seront ouvertes et en libre accès aux historiens.
Ce triste anniversaire doit être en effet l’occasion de demander à ce que la vérité émerge au-delà des histoires officielles arrangées. C’est une des conditions pour un véritable apaisement des relations des deux bords de la Méditerranée, enjeu fondamental de notre vivre-ensemble républicain. Les Pyrénées-Orientales et Perpignan sont directement concernées.
Catherine DAVID et Francis DASPE, co-secrétaires départementaux du PG 66