Najat Vallaud-Belkacem a présenté mardi sa réforme du collège. Lundi, les dotations horaires globales des collèges ont été annoncées pour les collèges des Pyrénées-Orientales. Ces deux annonces s’inscrivent dans la continuité des politiques d’austérité.
Les dotations horaires des collèges des Pyrénées-Orientales sont finalement amputées de plus de 500 heures : on avait pourtant crû comprendre que l’éducation étaient une priorité pour le gouvernement ! Les propositions dévoilées par la ministre Najat Vallaud-Belkacem prolongent la réforme du lycée du gouvernement Fillon et la loi d’orientation Peillon. Elles s’inspirent également du rapport de la Cour des Comptes publié le 4 mars dernier. Pas de doute possible, c’est bien un collège au rabais qui est en projet.
Le volume horaire disciplinaire sera réduit de 4h chaque semaine. Les disciplines seront regroupées en « pôles » au sein desquels seront partagés, à la discrétion des établissements, les moyens d’une dotation globalisée. Ainsi, il faudra choisir : un peu plus de SVT pour un peu moins de Physique-Chimie ou l’inverse ? Réduisant la place des savoirs disciplinaires, la réforme fait du collège un prolongement du primaire et non plus une étape vers le lycée. La maitrise du socle commun, véritable SMIC éducatif avec ses compétences au rabais, apparaît comme sa seule ambition éducative. Passés à la moulinette de l’austérité, les moyens autrefois dévolus à l’Histoire, aux Mathématiques ou au Français sont alloués à des « enseignements complémentaires » axés sur des projets transdisciplinaires. Déjà en vigueur dans l’enseignement agricole, cette dissolution des savoirs porte atteinte aux apprentissages.
C’est aussi une nouvelle étape du processus de territorialisation du service public d’éducation puisqu’au gré de chaque situation locale, les collégiens se verront proposer des horaires et des contenus différents. Après la désastreuse contre-réforme de l’éducation prioritaire, c’est un pas de plus vers l’aggravation des inégalités entre établissements.
Après la réforme des rythmes scolaires, ce gouvernement manifeste une nouvelle fois son acharnement à vouloir détruire le service public républicain, garant de l’égalité de traitement des élèves. Il est urgent de le stopper. Le Parti de Gauche 66 soutien l’appel à la grève et à la manifestation de la CGT, FO, Solidaires et de la FSU du 9 avril prochain.