Communiqué de Manuel Bompard, directeur de la campagne de Jean-Luc Mélenchon
« Le Canard enchainé » de cette semaine fait un ensemble de révélations affligeantes sur l’organisation, les dirigeants de la « primaire populaire » et leurs méthodes. Le journal fait notamment état d’une intervention vidéo de Samuel Grzybowski, porte-parole de « la primaire populaire ».
Dans celle-ci, il indique à ses partisans avoir pour objectif :
⁃ d’empêcher les candidatures de Yannick Jadot et de Jean-Luc Mélenchon en appelant les maires à bloquer les parrainages d’élus ;
⁃ de faire chuter leurs côtes de popularité en menant des opérations de critiques massives sur les réseaux sociaux ;
⁃ d’empêcher leurs prêts bancaires pour qu’ils ne puissent pas mener campagne ;
⁃ de collecter un maximum de données sur les personnes intéressées par l’initiative.
Ces révélations s’ajoutent au caractère délibérément brutal de cette initiative, sans respect des personnes engagées dans cette élection présidentielle. Ainsi, les candidats seront soumis au vote sans leur accord. D’autres n’y seront pas, sans leurs avis non plus.
Les électeurs sont appelés à cautionner sans débat un prétendu « socle commun ». Ce socle est présenté comme « co-construit » entre les différents candidats alors qu’aucun d’entre eux n’en a jamais validé une seule ligne. Ce vote s’apparente donc à une sorte de sondage sans qu’aucune des règles de bases permettant d’en garantir la sincérité ne soit respectée.
Ce n’est pas acceptable. Aucun d’entre nous n’a eu accès au fichier des votants et la commission de contrôle mise en place a été dissoute par les organisateurs. Les modalités de classement des candidats sont clairement un biais favorisant les candidatures d’accompagnement avec le système politique actuel. Enfin, le mode de scrutin numérique exclue les 10 millions de français aujourd’hui victime de la fracture numérique, ainsi que ceux qui ne disposent pas d’une carte bancaire.
Cette situation est consternante. Elle nous oblige à apporter avec force et fermeté les précisions suivantes :
1/ Jean-Luc Mélenchon n’a jamais donné son accord pour figurer dans ce scrutin : nous demandons donc que son nom soit retiré de tous les supports physiques et numériques de la « primaire populaire ». Nous demandons que les organisateurs cessent de l’associer à une démarche manifestement problématique et insincère.
2/ Nous nous dégageons de toute responsabilité quant aux utilisations qui pourraient être faites ensuite des diverses données collectées sur les inscrits. Cela concerne notamment le fichier des numéros de carte bancaire exigés pour s’inscrire.
3/ Nous n’inclurons aucune dépense relative à l’organisation de cette initiative dans nos comptes de campagne puisque nous y avons été inscrit de force et contre notre consentement. Nous récusons d’avance les imputations concernant la gestion de cette opération, par exemple concernant le financement par des prêts de personnes physiques ou le prêt de main d’œuvre d’une association à une autre.
Il est temps que la campagne électorale soit débarrassée de ces pratiques déloyales qui instrumentalisent les aspirations au rassemblement et fonctionnent depuis des semaines comme un harcèlement permanent contre la légitimité des candidatures de gauche. Elles questionnent sur les intentions politiques réelles de cette organisation. Nous les condamnons et nous tenons à nous en mettre clairement à distance.